La tension demeure vive à El Hadjar La direction du complexe rejette les revendications syndicales. Contacté hier par nos soins, pour nous communiquer le point de la situation sur le conflit entre les travailleurs et la direction générale (DG) d'ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba), le secrétaire général du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), Daoud Tichichi, nous a informés de «la tenue mercredi prochain d'une réunion d'évaluation entre la DG de l'entreprise, le syndicat et un représentant de l'inspection du travail d'El Hadjar». Tichichi a affirmé que les revendications émises sont maintenues. Celles-ci se déclinent en une «augmentation de 30% du salaire de base, d'un accroissement de la prime de panier à 600 DA et l'octroi d'une indemnité mensuelle pour la femme au foyer de 3.000 DA». Pour rappel, la DG du complexe a balayé mercredi dernier d'un revers de main l'idée d'une augmentation de salaires telle que formulée par le syndicat. La DG a en effet informé «ne pas être en mesure d'assurer financièrement les augmentations de salaires» revendiquées. Dans un message adressé aux travailleurs du complexe, qui menacent de recourir à une «grève si aucun compromis n'est trouvé dans ce sens» la DG d'ArcelorMittal-Annaba a indiqué que depuis 2008 l'entreprise traverse une période difficile, qui «ne lui permet pas d'assurer ni les salaires ni le paiement de ses fournisseurs de matières et de prestations». A tout le moins, il faut dire que la situation est «bloquée» car la DG regrette que le partenaire social «conditionne» la signature d'un pacte de stabilité sociale par l'octroi d'une «augmentation de salaires», alors que pour elle, «c'est le plan industriel discuté entre Sider et ArcelorMittal qui permettra de sauver le complexe et les emplois». La DG répondait ainsi au SG Kechichi qui a menacé de recourir à une grève si la DG ne procédait pas à une «augmentation de 30% du salaire de base des 5.400 travailleurs» du complexe sidérurgique détenu à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal et à 30% par le groupe public Sider. Les revendications des milliers de travailleurs d'El Hadjar ont partiellement trouvé écho auprès de la direction du complexe qui a accepté une augmentation du salaire de base de 7% à partir du premier août 2013. Cette hausse sera suivie d'une deuxième augmentation de 3% applicable au premier janvier 2014. Celle-ci reste toutefois conditionnée par l'objectif d'atteindre une production de 300.000 tonnes d'acier liquide pendant les cinq prochains mois. La DG a également promis de modifier le système de prime de rendement en la portant à 20% du salaire de base et d'augmenter la prime de panier de 250 DA à 300 DA, soit 20% de plus. Rappelant l'évolution salariale au sein du complexe, la DG a indiqué que le salaire moyen entre 2002 et 2013 a été augmenté en moyenne de 12% par an. Elle ajoute que la part des salaires dans la tonne d'acier produite est de 23% à ArcelorMittal Annaba, soit trois fois plus que la moyenne de la concurrence alors que la productivité est de 90 tonnes d'acier liquide produites par agent annuellement contre 1.000 tonnes produites par des concurrents. Ceci traduit les faibles niveaux de productivité dans un contexte économique difficile, se plait à défendre la DG. Il faut savoir que le processus de reprise en main par l'Etat d'ArcelorMittal Annaba «touche à sa fin». Le dossier de reprise par l'Etat de la majorité de la filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie figurait à l'ordre du jour de la réunion de jeudi dernier du Conseil des participations de l'Etat (CPE) a appris le journal électronique TSA qui cite une source proche du dossier. Après cette dernière étape, si le CPE, que préside le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, donne son accord, l'Etat algérien détiendra 51% des parts. En 2012, le gouvernement avait refusé de renouveler la convention d'investissement conclue avec l'indien Ispat (devenu ultérieurement ArcelorMittal) en 2001, lors du rachat par ce dernier du complexe sidérurgique d'El Hadjar dont il détient 70% du capital. Sellal s'était également opposé à la vente de l'usine au groupe privé Cevital, avec qui ArcelorMittal était en négociations. Le plan de développement du complexe sidérurgique d'El Hadjar de 700 millions de dollars prévoit de porter les capacités de production de l'usine sidérurgique à 2,2 millions/t d'acier par an, au lieu de 1 million/t actuellement. L'accord qui devrait être conclu entre l'Algérie et le géant mondial de l'acier prévoit que les 46% des actifs d'ArcelorMittal Annaba soient détenus par le groupe public Sider, 5% par le Fonds national d'investissement (FNI) et 49% restants par ArcelorMittal. Les négociations pour la reprise d'ArcelorMittal Annaba, seront achevées cet été, a affirmé lundi Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Ce complexe, qui a produit quelque 600.000 tonnes d'acier en 2012, est détenu actuellement à hauteur de 70% par ArcelorMittal, et à 30% par le groupe public algérien Sider.