Des experts de l'ONU vont débuter lundi une enquête sur l'attaque présumée à l'arme chimique conduite près de Damas, la capitale syrienne. La Turquie est prête à rejoindre une coalition internationale dirigée contre la Syrie en réaction à l'attaque chimique du 21 août, même en l'absence de consensus à l'ONU, a affirmé hier son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. «Si une coalition est formée contre la Syrie lors de ce processus, la Turquie en fera partie», a déclaré M.Davutoglu dans un entretien accordé au quotidien Milliyet paru hier. Des experts de l'ONU ont débuté hier une enquête sur l'attaque présumée à l'arme chimique conduite près de Damas, la capitale syrienne. «Après cette inspection, les Nations unies doivent prendre une décision sur des sanctions. Nous avons toujours privilégié une action sous couvert de l'ONU et avec la communauté internationale», a indiqué M.Davutoglu dans Milliyet. «Si une telle décision n'est pas prise, d'autres options sont sur la table. Quelque 36 ou 37 pays discutent déjà de ces options», a-t-il poursuivi. Se basant sur des rapports médicaux, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh) a comptabilisé plus de 300 morts par gaz toxique, dont des dizaines de rebelles. L'opposition affirme que 1300 personnes sont mortes dans cette attaque chimique. Le régime de Damas dément formellement avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques. Les pays occidentaux étudient une option militaire, contre laquelle l'Iran et la Russie, les ont mis en garde. Résolument hostile au président Bachar al-Assad, la Turquie, qui accueille près de 500 000 réfugiés syriens sur son sol, exhorte depuis mercredi la communauté internationale à agir très fermement contre son régime. «Depuis le début, la Turquie estime que la communauté internationale ne doit pas rester indifférente aux massacres perpétrés par le régime Assad», a insisté hier M.Davutoglu, «ceux qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité doivent absolument être punis». «Lorsqu'on regarde ce qui se passe en Syrie, on voit que le régime Assad utilise des méthodes qui vont bien au-delà des actes inhumains et des massacres commis en Bosnie» dans les années 1990, a conclu le ministre turc. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé hier qu'il était «possible» de répondre à l'usage d'armes chimiques en Syrie «sans unité complète au Conseil de sécurité de l'ONU», tout en refusant de «détailler les options militaires» envisagées. «Est-il possible de répondre à l'usage d'armes chimiques sans unité complète au Conseil de sécurité de l'ONU? Je dirais que oui», a déclaré William Hague, dans une interview à la BBC, alors que la Russie et la Chine bloquent toute condamnation du régime syrien. Redisant sa conviction que le régime de Bachar al-Assad avait utilisé des armes chimiques lors de l'attaque du 21 août près de Damas, le ministre des Affaires étrangères britannique a estimé qu'il était possible d'agir pour des motifs «humanitaires». «Nous avons essayé les autres méthodes, les méthodes diplomatiques, et nous continuerons à les employer, mais elles ont jusqu'ici échoué», a-t-il encore déclaré. «Nous, les Etats-Unis et d'autres pays comme la France, sommes très clairs sur le fait que nous ne pouvons pas permettre au 21è siècle que des armes chimiques soient utilisées en toute impunité mais je ne peux pas détailler les options militaires pour le moment», a-t-il dit. interrogé sur la possibilité de frappes militaires cette semaine, le ministre s'est refusé à «spéculer là-dessus publiquement». Il a répété que les enquêteurs de l'ONU qui pourront procéder à partir de ce lundi en Syrie à des vérifications sur l'emploi d'armes chimiques arrivaient «très tard».