L'Iran a annoncé hier avoir rejeté une demande du rapporteur spécial pour l'Iran du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Ahmed Shaheed, à se rendre dans le pays. «Deux lettres ont été reçues (...) Malheureusement, nous ne considérons pas M.Shaheed comme un rapporteur impartial car il agit plutôt comme un opposant politique», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi. «Tant qu'il n'aura pas corrigé son approche partiale dans la préparation de ses rapports, les conditions pour un séjour en Iran ne seront pas réunies», a-t-il ajouté. Depuis sa nomination en août 2011, Téhéran refuse la visite de M.Shaheed en Iran, considérant ses rapports «biaisés» et «injustes» à l'encontre de l'Iran. En mars, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'était dit «extrêmement préoccupé» par la situation évoquée dans le dernier rapport de M.Shaheed soulignant «une augmentation apparente» de la gravité des violations des droits de l'homme en 2012 en Iran, avec notamment près de 500 exécutions, ainsi que de nombreux cas de tortures et de violences contre les personnes arrêtées. Le rapport dénonçait également la vague d'arrestations de journalistes en janvier 2013, y voyant l'expression d'une répression croissante à l'encontre des médias en vue des élections présidentielles de juin. Le Conseil avait décidé en mars de prolonger la mission de M.Shaheed, lui demandant de présenter un nouveau rapport en septembre à l'Assemblée générale des Nations unies. En juin, à la veille de la présidentielle iranienne, qui a vu la victoire du modéré iranien Hassan Rohani, M.Shaheed avait estimé que le climat politique dans le pays ne permettait pas de qualifier les élections de «libres et équitables».