Posséder la bombe atomique menacerait la sécurité de l'Iran, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. "Nous considérons que posséder l'arme nucléaire n'est pas conforme aux intérêts du pays et menacerait la sécurité de l'Iran", a déclaré M. Zarif, dont les propos étaient rapportés vendredi par l'agence Fars. Mais il a aussitôt ajouté que "le peuple iranien ne renoncera pas à ses droits" en matière nucléaire. "Mais nous allons montrer au monde entier qu'il n'existe aucune menace de la part de l'Iran" contre les autres pays, a-t-il ajouté. "La seule menace nucléaire (...) vient du régime sioniste", a-t-il ajouté, en allusion à Israël. Interrogé à propos des sanctions des Nations unies et celles adoptées par les Etats-Unis et les pays européens qui frappent durement le pays, il a ajouté qu'il fallait "préparer pas à pas le terrain, à travers des négociations rationnelles, l'atténuation et la levée des sanctions à moyen et long terme". Les sanctions pétrolières et bancaires occidentales, décrétées depuis début 2012, ont réduit de moitié les exportations et les revenus pétroliers, provoquant une chute de la valeur de la monnaie locale et une inflation d'environ 40%. Le nouveau président Hassan Rohani, qui a pris ses fonctions le 4 août, a déclaré récemment qu'il allait engager "des négociations sérieuses" avec les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) pour régler la crise du nucléaire, tout en soulignant que l'Iran n'allait pas renoncer à "ses droits indéniables", en particulier à l'enrichissement d'uranium. M. Rohani a promis "encore plus de transparence" sur le programme nucléaire pour prouver sa nature pacifique. "Je crois que les responsables occidentaux n'ont pas bien compris le message des élections présidentielles (du 14 juin qui ont vu l'élection du religieux modéré Hassan Rohani). Ils croient que le gouvernement va renoncer aux droits des Iraniens" en matière nucléaire, a déclaré encore M. Zarif. L'Iran a indiqué posséder actuellement 18.000 centrifugeuses destinées à l'enrichissement d'uranium, principale source d'inquiétude des Occidentaux et d'Israël, qui accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil.