M.Sellal n'a pas mâché ses mots pour souligner les défaillances du système éducatif Abdelmalek Sellal a appelé à la promotion de l'enseignement des mathématiques, de la science et des langues étrangères. Les cadres du secteur de l'Education conviés, hier, à une Conférence nationale sur les derniers préparatifs de la rentrée scolaire 2013-2014, au lycée des mathématiques de Kouba, ne s'attendaient certainement pas à un discours «surprenant» du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Invité par le ministre de l'Education nationale, à assister à l'ouverture de la conférence, M.Sellal n'a pas mâché ses mots pour souligner les défaillances du système éducatif, appelé à évoluer. Après le constat, le Premier ministre lance aux cadres du secteur, les directeurs de l'éducation en premier lieu: «Il ne faut pas que vous restiez prisonniers du Moyen âge». Par cette interpellation, M.Sellal voulait demander aux responsables du secteur de promouvoir et d'encourager l'enseignement des langues étrangères, des mathématiques et des sciences, sans ignorer les autres matières. Plus clair et direct, il précise: «Une société qui ne se forme pas dans les mathématiques et les sciences n'a pas d'avenir. Elle reste dans Qoul Aoudou bi Rabi el falaq (verset coranique)». Un peu plus loin, l'orateur ajoute que «pour exploiter le gaz de schiste, il nous faut des cadres et non avec l'histoire et la géographie». De même pour l'armée qui aura besoin dans l'avenir de techniciens bien formés dans les filières de la technologie. «Je ne vois pas comment construire un pays avec la poésie», a-t-il encore ajouté en citant le poète El Djahedh. Le Premier ministre précise qu'il ne sous-estime pas ces matières, insistant surtout sur les mathématiques dont, a-t-il soutenu, les 8% des universitaires qui s'y sont inscrits ne garantissent pas l'avenir du pays. Le Premier ministre a appelé, dans le même contexte, les responsables du secteur de l'éducation à s'ouvrir davantage sur les langues étrangères, notamment l'anglais, le français et le chinois. M.Sellal a exprimé son étonnement de l'inexistence de la langue chinoise dans l'école algérienne alors que la Chine est devenue parmi les plus grandes puissances économiques dans le monde. «L'école doit voir les intérêts du pays. On est dans le contexte d'une mondialisation inévitable», a-t-il affirmé. Selon le Premier ministre, l'affaire de la langue nationale est réglée, qualifiant ceux qui en parlent encore de «mercenaires». M.Sellal a souligné que durant la tragédie nationale, l'école a noirci la situation, que les choses commencent à rentrer dans l'ordre et «revenir au chemin tracé dans le cadre de la réforme éducative». Il a ajouté que la stratégie économique de l'Etat algérien est basée sur la formation de la ressource humaine qui est «le plus grand investissement». «On va poursuivre l'investissement dans l'école algérienne et la formation. Si on tombera dans une crise économique, tous les secteurs peuvent être touchés, sauf les secteurs de l'éducation, de la formation et de la santé», a-t-il affirmé.Sur un autre plan, Abdelmalek Sellal a appelé les responsables de l'Education nationale et les travailleurs du secteur au dialogue pour résoudre les problèmes posés. «Nous sommes avec les frères qui demandent leurs droits. Nous sommes avec le dialogue sur les droits et les devoirs pour asseoir une véritable culture éducative», a-t-il indiqué, appelant à bannir la culture de la violence. Pour le Premier ministre, le secteur de l'éducation doit donner l'exemple en matière de règlement des problèmes par le dialogue. L'orateur a précisé qu'il «existe une réflexion pour améliorer la situation des travailleurs du secteur». «Il y a une forte demande des travailleurs, mais aussi une volonté de l'Etat d'améliorer la situation», a-t-il dit. Regrettant la culture de la triche inculquée aux élèves, M.Sellal a qualifié la triche collective lors du dernier examen du Bac de «mascarade». «On ne veut plus voir de telle mascarade», a-t-il lancé, annonçant qu'il a instruit les services de sécurité des établissements scolaires. Le Premier ministre a évoqué, en outre, la possibilité d'organiser une conférence nationale, voire même internationale sur le secteur de l'Education nationale.