Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé, hier à Alger, la corporation de l'éducation nationale à donner plus d'importance aux sciences exactes, et ce, pour assurer l'avenir du pays. Abdelmalek Sellal, qui était invité à prendre part à la conférence nationale des directeurs de l'éducation portant sur les préparatifs de la rentrée scolaire 2013/2014 tenue au niveau du lycée des mathématiques de Kouba, a lancé aux présents des messages clairs et directs parmi lesquels «s'intéresser d'avantage aux sciences exactes». Le Premier ministre a regretté le fait que les sciences humaines et/ou naturelles prennent plus d'importance chez les élèves et les étudiants algériens au détriment des sciences exactes, pourtant essentielles dans plusieurs domaines stratégiques. Prenant comme exemple les mathématiques qui sont «très utiles et répandues au sein des armées», il a déploré que malgré son importance, la formation en cette science en Algérie est très faible, enregistrant «une moyenne nationale de 15 à 20% seulement». «Comment peut-on défendre notre pays ainsi ?» s'interroge-t-il tout en jugeant «cette moyenne en aucun cas suffisante pour assurer l'avenir du pays matériellement ou économiquement». Pour cela, il a demandé à former dès maintenant les cadres de demain afin d'accompagner les grands projets du développement économique de l'Algérie notamment l'extraction du gaz de schiste. Abdelmalek Sellal a souhaité également investir dans de nouvelles langues étrangères. Le chinois est, selon lui, l'une des langues auxquelles il faut porter de l'intérêt désormais, et ce, en raison de son utilisation dans le monde du commerce extérieur. «Il faut insister sur l'enseignement des langues étrangères pour que nous puissions s'ouvrir sur le monde», dit-t-il en proposant de commencer par une expérience dans les grandes villes du pays. Abdelmalek Sellal a ensuite appelé à relier l'éducation à l'enseignement. Il a indiqué que la politique des réformes entreprise par l'Etat concerne notamment le secteur de l'éducation avec en priorité les écoles primaires vu leur importance dans la construction d'une société seine. Il a invité, à cet effet, les enseignants de ces écoles à reprendre leur mission fondamentale : l'éducation. Les écoliers doivent apprendre à lire et à écrire mais ils doivent aussi être bien éduqués. «Si l'école n'a pas pu jouer son rôle éducatif durant la décennie noire qu'a vécue l'Algérie, aujourd'hui, il est de son devoir de rattraper le retard et éduquer la génération de demain. Il faut combattre et avec force la culture de la violence et du pessimisme», a-t-il lancé. Sellal a affirmé que l'Algérie relèvera le défit et compte élever le niveau de l'éducation nationale par tous les moyens possibles et a demandé, à ce titre, la contribution des enseignants par la mobilisation lors de cette rentrée scolaire. Le Premier ministre n'a pas manqué de saluer les efforts des 470 000 enseignements et formateurs qui veillent à «la construction du pays» et leur a promis une augmentation. Cette dernière leur sera attribuée, précise-t-il, par respect à leur noble métier, en premier lieu. L'augmentation ne sera cependant fixée, insiste-t-il, que «dans les limites du possible». Quant au sujet des tricheries enregistrées lors des dernières épreuves du bac, le Premier ministre s'est montré radical : «Il n'est pas question de revenir là-dessus. On ne fait pas du trabendo au bac», a-t-il soutenu.