Le parquet général d'Egypte a émis samedi un nouveau chef d'accusation --avoir insulté des juges quand il était au pouvoir-- à l'encontre du président islamiste Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée il y a deux mois, selon la presse gouvernementale. Le premier chef d'Etat égyptien élu démocratiquement, maintenu en détention dans un lieu secret par l'armée, a déjà été accusé la semaine dernihre d' « incitation au meurtre » de sept manifestants, tués le 5 décembre 2012 au cours de grands rassemblements d'opposants l'accusant de vouloir islamiser l'Egypte. Pour cela, il doit être jugé --à une date non fixée-- aux côtés de 14 autres dirigeants des Frhres musulmans, l'influente confrérie islamiste dont il est issu. Mais samedi, un procureur nommé par le parquet général a en outre « accusé M. Morsi d'avoir insulté des juges en accusant 22 d'entre eux d'avoir truqué les élections législatives de 2005 », remportées largement par le Parti national démocratique (PND) de l'ancien président Hosni Moubarak, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Mena. Le procureur n'a pas donné plus de détail sur les propos incriminés. A l'époque, les Frhres musulmans étaient officiellement interdits mais tolérés dans les faits, et leurs membres se présentaient comme candidats d'opposition sans étiquette. Moubarak a été renversé en février 2011 à l'issue d'une révolte populaire, aprhs laquelle les Frhres musulmans avaient remporté haut la main les législatives de 2012.n Cette nouvelle accusation survient alors que le nouveau gouvernement mis en place par l'armée réprime dans le sang les partisans de M. Morsi, en particulier les Frhres musulmans. Depuis que l'armée et la police ont ouvert massivement le feu sur des rassemblements pro-Morsi le 14 août au Caire, chaque manifestation est sévèrement réprimée. Au moins un millier de personnes ont été tuées en une semaine, des manifestants pro-Morsi pour l'immense majorité mais aussi des dizaines de policiers. Plus de 2.000 membres des Frhres musulmans ont été arrêtés, dont la quasi-totalité de leurs principaux dirigeants, également jugés pour «incitation au meurtre» de manifestants.