Mohamed Saïd, ministre de la Communication L'extinction du processus des signaux analogiques va commencer en 2015 et tous les pays devront être théoriquement prêts à diffuser en numérique en 2020. Le ministre de la Communication, Moha-med Saïd, a affirmé, hier, lors de l'ouverture du séminaire de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR) que 85% des Algériens bénéficieront, d'ici la fin de l'année en cours, de la télévision numérique terrestre (TNT), soulignant la numérisation de «la production de toutes les stations radiophoniques, au nombre de 55». De son côté, le président de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR), Tewfik Khelladi, a précisé que «l'extinction du processus des signaux analogiques va commencer en 2015 et que tous les pays devront être théoriquement prêts à diffuser en numérique en 2020». Dans son allocution prononcée lors des travaux du séminaire de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR), le ministre de la Communication a indiqué par ailleurs, que «le défi majeur à relever consiste à réduire le fossé numérique, en attendant de le combler, outre le développement de l'industrie électronique nationale, la formation des ressources humaines, l'amélioration de la production des programmes en termes de qualité et de quantité et l'accessibilité des nouvelles technologies pour tous à l'horizon 2015, conformément aux engagements du sommet du Millénaire de l'ONU, tenu en septembre 2000», a-t-il souligné. L'Algérie est «consciente de l'importance des nouvelles technologies numériques», a affirmé le ministre, précisant qu'elle «n'a pas hésité, en application des orientations renouvelées du président de la République, à mobiliser les fonds nécessaires à cette opération, constituant un impératif pour la construction de l'avenir et l'adaptation positive aux mutations mondiales». Une commission nationale de la stratégie numérique, présidée par le ministre de la Communication, chargée de gérer le passage du système analogique au numérique d'ici décembre 2015, conformément à l'agenda international des télécommunications, a également été mise en place, a conclu le ministre. De son côté, le président de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR), Tewfik Khelladi, (qui a été réélu en mars dernier pour un deuxième mandat consécutif à la tête de l'Union africaine de radiodiffusion), a indiqué dans son discours que le passage vers la télévision et la radio numériques terrestres (TNT et RNT) doit être axé aussi bien sur le contenu des programmes que sur l'aspect technique de diffusion. Il a précisé que l'éclosion d'un environnement culturel et artistique favorable serait vain si on escompte une production audiovisuelle dense, riche et de qualité sans un environnement culturel créatif, fiable et dynamique. Pour le cas de l'Algérie, le président de l'UAR, actuel DG de la télévision algérienne, a estimé qu'il faudrait s'organiser pour produire des contenus audiovisuels «plus attractifs et différents de ceux produits actuellement» afin de réussir à convaincre, a-t-il dit, le citoyen à s'équiper en numérique. Il a, à cet égard, expliqué que la production du contenu, à laquelle il faudrait réfléchir une fois le processus technique réglé, nécessiterait tout une chaîne dont la formation dans les métiers de l'audiovisuel et surtout une politique ferme et des objectifs clairement identifiés. A propos de l'état d'avancement de la transition vers le numérique en Afrique, l'orateur a affirmé qu'il n'y avait pas pour le moment un état des lieux sur cette question, rappelant que «ce que nous savons c'est des comités nationaux de stratégie numérique mais les données de base pour l'introduction du numérique diffèrent d'un pays à un autre même si les objectifs à atteindre sont les mêmes», a indiqué le président de l'UAR, organisatrice du séminaire. Le séminaire, réunit pendant deux jours des experts de l'UAR, de l'Arab States Broadcasting Union (ASBU), l'Union africaine des télécommunications (UAT) et de l'Union internationale des télécommunications (UIT) ainsi que des professionnels de l'audiovisuel public (directeurs généraux, directeurs techniques et ingénieurs) de 23 pays africains engagés dans le processus de transition vers le numérique.