L'ancien ministre de l'Energie et des Mines Le puissant lobby pétro-industriel américain conduit par Dick Cheney protège-t-il l'ancien ministre algérien? Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, le nom de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ne figure toujours pas sur la liste des personnes recherchées par Interpol. Et l'on s'interroge sur les vraies raisons de cette «omission» de la part d'une organisation qui n'a pas volé sa réputation en termes d'efficacité, de probité et surtout de professionnalisme. Interpol a-t-elle décidé de son propre chef de ne pas mettre le nom de Chakib Khelil sur la liste des personnes recherchées? Est-ce une simple omission ou y a-t-il des rasions qui justifient cette décision? La première explication avancée par des juristes tient à la bureaucratie. Il se peut, par exemple, que le mandat d'arrêt émis par la justice algérienne n'ait pas été encore adressé à Interpol. Et là, la justice fera encore une fois les frais de la bureaucratie. C'est une pratique de rigueur dans l'administration. En Algérie, personne n'échappe à ce mal qui ronge le pays: les jeunes porteurs de projets, les opérateurs économiques, les hommes politiques et les simples citoyens, tous s'en plaignent et le dénoncent. Jusque-là aucun gouvernement, aucune politique n'arrivent à tordre le coup à cette pratique. Si tel est le cas, la bureaucratie aurait le bonheur d'un homme et le malheur de tout un peuple. L'autre hypothèse avancée par les observateurs pour expliquer cette «omission» tient à Chakib Khelil lui-même. On supposerait que des parties algériennes temporisent pour donner une ultime chance au présumé accusé, M.Khelil, afin qu'il se rende de son propre chef à la justice. En effet, dans une déclaration qu'il a faite, il y a quelques jours, au journal arabophone Echourouk, l'ancien ministre de l'Energie a plaidé son innocence tout en soutenant qu'il n'avait jamais fui la justice. «Oui je suis prêt à comparaître devant la justice algérienne, et je répondrai présent à toute convocation», a-t-il déclaré. «J'ai dit que je vais répondre aux convocations et je comparaîtrai devant la justice algérienne», a-t-il encore répondu à l'instance du journaliste. Interrogé, par le même journal, s'il n'appréhende pas l'humiliation de la prison, le présumé accusé aurait éclaté de rire en soutenant qu' «il n' y a rien qui m'effraie et qui me pousse à refuser de comparaître devant la justice algérienne, et le dossier est très simple et je ne vois pas pourquoi me préoccuper». La troisième hypothèse pouvant également expliquer la non-inscription du nom de Chakib Khelil sur la liste d'Interpol serait due, selon certains avocats, à la non-conformité des procédures. «Le dossier Chakib Khelil risque de se noyer entre les procédures anglo-saxonnes, son pays de résidence actuellement et celles qu'adopte l'Algérie qui sont des procédures françaises», explique-t-on. Enfin, il y a l'hypothèse capitale. «Chakib Khelil serait tout simplement protégé par le puissant lobby pétro-industriel américain, à sa tête Dick Cheney». Qui peut s'attaquer à un groupe ayant pour membres des hommes les plus puissants au monde? Ils ont pour nom David Rockefeller, des anciens chefs d'Etat comme G.W. Bush, Bill Clinton, de hauts fonctionnaires comme Paul Wolfowitz (ex-directeur de la Réserve fédérale américaine, ex-président de la Banque mondiale), Richard Perle etc...Chakib Khelil appartiendrait-il à ce lobby? Mystère et boule de gomme. Il reste que pour le moment, il n'est pas inquiété par Interpol. Pourtant, le 12 août dernier, le procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zeghmati, a affirmé que «le mandat d'arrêt a été lancé il y a quinze jours». Deux jours plus tard, c'est le directeur de la police judiciaire à la direction générale de la Sûreté nationale, Abdelkader Kara Bouhedba, qui a confirmé l'enregistrement du mandat d'arrêt lancé contre Chakib Khelil. «Nous lançons le mandat d'arrêt international en temps réel à toutes les régions du monde par le biais d'Interpol qui assume un rôle fondamental, qu'il s'agisse de grandes ou de petites affaires auxquelles nous accordons une même importance dans le suivi afin que l'enquête soit complète», a-t-il appuyé.