La rencontre d'Oran permettra le renforcement de la coopération pour l'éradication de la criminalité transfrontalière qui prend de l'ampleur. «Le terrorisme, la piraterie et le crime organisé sont des phénomènes qui n'ont pas de frontières», a affirmé Mme Mireille Ballestrazzi, présidente d'Interpol ajoutant que «ce phénomène représente la menace la plus sérieuse à la sécurité et à la stabilité en Afrique, menace, de nature complexe, transnationale, sournoise et évolutive». Mireille Ballestrazzi a également mis en évidence l'expérience algérienne en soulignant dans ses déclarations «le rôle prépondérant de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue». Et de préciser «le rôle effectif joué par l'Algérie en matière de lutte contre ces fléaux grâce à une coopération accrue avec les instances d'Interpol». Les enjeux sont plus que majeurs. En effet, 129 programmes spécifiques ont été mis en oeuvre depuis 2011 en Afrique. Pour les trois prochaines années, Interpol compte la réalisation d'un complexe mondial pour l'innovation. Le complexe devant être domicilié à Singapour est dédié à la formation policière. De telles déclarations renseignent sur la prise de conscience qui est plus qu'impérative. Elles ont été faites lors de la conférence de presse qui a suivi l'ouverture des travaux de la 22e conférence régionale d'Interpol à laquelle ont pris part de hauts cadres des polices africaines dont le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani El Hamel. Ce dernier a relevé les «efforts louables de l'Algérie dans la coopération sécuritaire avec la Tunisie et la protection de nos frontières communes contre le terrorisme». Le trafic de drogue n'est pas en reste des préoccupations des responsables d'Interpol. Mme Mireille Ballestrazzi a indiqué qu' «il est plus que nécessaire d'adapter les bases de données en temps réel via le système I-24/7». La lutte contre le trafic de drogue doit être implacable tout comme dans la lutte contre le terrorisme. Interpol est doté d'outils lui permettant d'être informée en temps réel en publiant des Alertes Drogue via I-24/7, un système mondial sécurisé de communication policière. En un temps record, des informations peuvent être diffusées aux BCN du monde entier, transmises aux services nationaux en charge de la lutte antidrogue. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Unodc), l'Afrique se taille le premier titre dans le trafic de drogue. En 2011, elle a pu bénéficier de 5 millions de requêtes. Les chefs de police d'une cinquantaine de pays africains, dont celui de l'Algérie, ont pris part à la 22e conférence régionale d'Interpol dont les travaux ont été ouverts hier, par la présidente et le secrétaire général de l'organisation, respectivement Mme Mireille Ballestrazzi et Ronald K.Noble. La rencontre a été consacrée aux phénomènes auxquels sont confrontés les pays africains en l'occurrence, le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie maritime. La conférence régionale constitue la plus haute instance régionale après l'Assemblée générale d'Interpol. La coopération dans le domaine de la criminalité transfrontalière, plus précisément le trafic de drogue, la piraterie maritime et le terrorisme ont été les thèmes principaux de la réunion. Le choix de ces sujets n'est pas fortuit étant donné que ces fléaux constituent d'importantes menaces qui alertent les services de police des pays africains. L'évaluation de l'état d'avancement de la coopération et de la lutte contre la criminalité transnationale est au menu des discussions. La réunion permettra aux structures de coopération policière de la région africaine de discuter des problèmes concrets ayant trait aux phénomènes de la criminalité dans chacun des Etats. La rencontre d'Oran est la deuxième qui se tient en Algérie après celle d'Alger tenue en 1997. Et depuis, l'Algérie est sollicitée par des pays africains notamment dans la lutte antiterroriste.