L'ensemble des Algériens résidant à l'étranger avoisine les 869.000 inscrits. Une myriade de comités de soutien a éclos un peu partout en France, aux côtés des circuits classiques du FLN-France. La répartition des tâches a été réglée lors d'une récente réunion de coordination. A Chacun ses territoires d'influence. Le FLN portera sa propagande au sein des anciens circuits de l'ex-amicale, alors que les comités de soutien (ceux-ci tiennent d'ailleurs à ne pas être confondus avec le FLN) seront plus actifs auprès des jeunes beurs et des cadres qui constituent l'essentiel de ses troupes. Ali Benflis peut aussi compter sur le renfort des comités corporatistes comme ceux des médecins, d'architectes ou de commerçants, qui ont préféré concentrer leur travail dans leur giron. «Ali Benflis propose un «contrat» clair à la communauté algérienne à l'étranger. Les comités de soutien se sont mobilisés sur la base des 13 engagements du candidat, qui promet de porter un réel intérêt à la situation des Algériens de France, favoriser leur libre organisation, le soutien aux projets d'investissements en Algérie, faciliter les liens avec le pays d'origine, etc. Ce que n'a pas réussi à faire Abdelaziz Bouteflika», explique Zoheir Rouis, un des porte-parole des responsables de la cellule communication des comités de soutien de Benflis. C'est ce «Contrat» et la lettre à la communauté, qui seront le matériau de base de la campagne de proximité. Les imprimeurs s'activent à confectionner des dépliants et des affiches pour le jour J. Et modernité oblige, un nouveau site Internet (benflis-president.com) est en phase de construction. Les supporters d'Ali Benflis nourrissent, cependant, des inquiétudes sur le bon déroulement de l'élection. «Aucune commission de surveillance n'est prévue en France, contrairement aux wilayas d'Algérie», s'étonne Zoheir Rouisse. Pourtant, la France peut être considérée comme la «quatrième wilaya» en nombre d'électeurs inscrits (plus de 700.000 lors des élections de 2002). L'ensemble des Algériens résidant à l'étranger, avoisine les 869.000 inscrits. «Nous demandons que les représentants de l'ensemble des candidats soient consultés». Les comités de soutien de Benflis s'étonnent ainsi qu'aucun courrier explicatif du déroulement du scrutin (dates, horaires d'ouverture des bureaux de vote, vote par procuration) n'est encore parvenu aux électeurs qui seront répartis sur les 92 bureaux de vote en France, regroupé dans 22 centres. Ils souhaitent également pouvoir déposer leurs affiches et dépliants dans les consulats. Toujours dans le chapitre pratique, les amis de Benflis aimerait connaître les modalités pratiques des remises de PV de dépouillement des urnes, obtenir une habilitation de déplacement dans les bureaux et centres de vote pour leurs scrutateurs, et - le détail n'est pas négligeable - pouvoir participer à la sécurisation des urnes qui devront «dormir» quatre nuits dans les consulats. Ces doléances seront présentées par le représentant d'Ali Benflis au sein de la Commission de suivi des élections à Alger. Et pour prévenir tout risque de «tripotage» de ces boîtes, ils souhaitent passer les nuits à leurs côtés. Pour mener à bien ces missions de contrôle, les représentants d'Ali Benflis vont suivre l'exemple de l'accord passé à Alger entre leur candidat, Saïd Sadi (RCD) et Djaballah (MNR). «Tous pour un et un pour tous». Mais le traitement de faveur dont bénéficie le président sortant, agace. Ainsi, l'attribution des anciens bureaux de l'Amicale, situés sur le boulevard de Strasbourg à Paris, au profit d'Amara Benyounès, responsable de campagne d'Abdelaziz Bouteflika à l'étranger, est jugée «illégale». Les soutiens du président-candidat ne s'en cachent pas. Le site Internet bouteflika2004.org confirme bien le nom du bénéficiaire et donne les coordonnés pour adresser les messages de soutien. Le Centre culturel algérien pourrait servir d'ailleurs aux rencontres des candidats. Dans le camp adverse, la riposte se prépare dans une totale discrétion. Mais les amis du candidat Bouteflika promettent un «boucan d'enfer». Tout le monde est désormais prévenu. de notre Bureau à Paris