Photo : Sahel Par Hasna Yacoub Les états-majors de la direction de campagne du candidat Bouteflika sont dispersés dans quatre villas à Hydra. Mises à la disposition du candidat par des «sympathisants», ces résidences abritent la direction de campagne, celle de la communication, la coordination nationale des étudiants et de la jeunesse et la coordination des partis. Au niveau de la rue Timgad, une autre résidence abrite la coordination nationale des associations féminines. Autant de demeures pour le candidat mais qui ne semblent pas suffire pour accueillir le grand nombre de partisans et de sympathisants qui proposent leur participation à la campagne électorale. A la salle d'attente du quartier général (QG : la direction nationale de campagne), une dizaine de personnes, enveloppes ou mallettes entre les mains, attendent d'être reçues. «Nous recevons tout le monde et nous orientons toute personne qui se propose de participer à la campagne de notre candidat», explique M. Yahyaoui, chargé de l'accueil des représentants du mouvement associatif. Ce responsable confirme d'ailleurs que les bureaux du QG ne désemplissent pas. Au premier étage se tiennent des réunions. Chaque coordinateur national vérifie de nouveau son organisation. Dans son bureau, M. Amara Benyous, chargé de l'émigration au niveau de la direction de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, est depuis la matinée au téléphone avec les bureaux de campagne à l'étranger. «Nous vérifions l'arrivée des affiches et la programmation des meetings», dit-il, entre deux coups de fil. Le président de l'UDR doit se rendre en France à la fin de la semaine où il animera deux meetings à Lyon et Lille. Le bureau adjacent à M. Benyounes est réservé à M. Khomri, ex-DG de l'ANEP, chargé du mouvement associatif, de la jeunesse, du mouvement féminin et de la coordination des partis. Pour ce responsable, à quarante-huit heures du lancement de la campagne, «tout est opérationnel». Pourtant, Hamraoui Habib Chawki, l'ex- DG de l'ENTV, continue de revoir sa programmation. Ce qui semble normal, vu que ce dernier a à sa charge la coordination du programme global du candidat. Ce qui signifie la préparation des 8 000 meetings et rencontres de proximité qui seront animés par le candidat, les secrétaires généraux des partis politiques qui le soutiennent ainsi que ceux de toutes les organisations qui ont rejoint le front d'Abdelaziz Bouteflika. Malgré cette charge énorme de travail, «globalement, nous sommes prêts», fait remarquer M. Chawki avec son éternel sourire. Quatre jeunes femmes se chargent du secrétariat de la direction de campagne. «C'est du volontariat», dit M. Yahiaoui pour expliquer que leur travail n'entre pas dans le cadre d'un emploi, même temporaire. La gestion de la campagne du candidat Bouteflika est très complexe. Pour pouvoir maîtriser toutes les activités sur le territoire national, les partis de l'Alliance ont, chacun, délégué un représentant pour qu'il se charge d'une partie des wilayas du pays. Ainsi, treize wilayas du centre reviennent au RND, celles de l'Ouest au FLN et l'Est sera géré par le MSP. Une réunion technique s'est d'ailleurs tenue entre ces représentants et M. Hamraoui afin d'arrêter le programme des vols de chaque animateur de meeting. Tout doit être bien étudié afin d'harmonier les rencontres et d'éviter qu'il y ait interférence avec les meetings animés par le candidat. A titre d'exemple, Ouargla accueillera le candidat Bouteflika pour un bain de foule et une rencontre de proximité alors qu'Abdelaziz Belkhadem animera un meeting. Il est à préciser que le secrétaire général du FLN entamera la campagne en faveur d'Abdelaziz Bouteflika demain de Saïda pour la clôturer le 5 avril prochain à Ouargla. Au niveau de la direction de la communication, l'activité est aussi intense. M. Bouchouareb, qui est chargé de cette direction, est partout : il tient une réunion de travail dans son bureau, sort pour passer un appel du secrétariat et en profite pour recevoir les journalistes dans un petit salon. C'était prévisible si l'on rappelle que la troisième campagne du candidat Bouteflika se base totalement sur la communication. «La campagne de 2009 s'appuie beaucoup plus que les précédentes sur la communication. C'est la conjoncture qui l'impose : le monde vit avec l'accélération des moyens de communication et la circulation de l'information détermine tous les actes», explique M. Bouchouareb avant de préciser que le Net, toile commune à tous les citoyens et particulièrement les jeunes, a été choisi pour pouvoir transmettre le message du candidat. Beaucoup de nouveautés sont introduites dans la communication du candidat Bouteflika, souligne ce responsable, donnant l'exemple de la Web TV à travers laquelle seront transmises toutes les activités (meetings et rencontres) animées en faveur du candidat Bouteflika, «ce qui va permettre également de montrer la mobilisation citoyenne à travers le pays». Une fenêtre pour chaque wilaya sera disponible sur le site Internet grâce à laquelle seront accessibles toutes les informations concernant cette région et qui sont relatives au bilan et au programme du candidat-président. Pour mieux expliquer le programme et débattre du bilan du candidat, la direction de la communication a prévu la visioconférence qui permettra à ses animateurs d'intervenir sur des plateaux étrangers. A cela s'ajoute, enfin, un grand nombre de blogs et de forums qui seront animés par les partisans du candidat Bouteflika. A côté de cette bataille du Net, les moyens classiques sont également prêts. Affiches, casquettes ou encore tee-shirts sont déjà dispatchés sur l'ensemble des wilayas. Des DVD, CD et des cassettes audio de chanteurs connus, «qui symbolisent la jeunesse», seront également distribués lors de la campagne. M. Bouchouareb a, enfin, précisé par ailleurs que la direction de la communication a mis en place l'ensemble des outils audiovisuels lui permettant une autonomie pour ses productions. «Nous avons même prévu des studios et des espaces pour un entraînement des personnes qui vont passer dans le cadre de l'expression directe au nom du candidat Bouteflika sur les ondes de la radio où à la télévision. Ces derniers vont disposer des contenus de leur intervention (bilans et programmes) et un entraînement leur sera dispensé.»