Louisa Hanoune Un rendez-vous avec le destin pour écarter le spectre du chaos, estime Louisa Hanoune. La future élection présidentielle représente un «examen périlleux pour la nation.» C'est en ces termes que Louisa Hanoune a qualifié les prochaines consultations en présidant, hier à Alger, l'ouverture des travaux de la commission agraire du Parti des travailleurs (PT). Elle a indiqué que «nous sommes convaincus que l'Algérie sera au rendez-vous ce jour-là avec son destin pour éloigner le spectre du chaos». Pour ce faire, a-t-elle insisté, «l'Algérie a besoin aujourd'hui, plus que jamais, de cohésion sociale et nationale». Se prononçant sur le dernier remaniement ministériel, elle a qualifié les actions des départements de l'agriculture et de l'industrie de «progrès importants» et s'est dite, en parlant du délicat dossier de la corruption, «attendre les futures actions de Tayeb Louh» dans ce domaine via le ministère dont il vient d'hériter. Faut-t-il rappeler que le Parti des travailleurs (PT) a qualifié dimanche dernier à Alger, le mandat d'arrêt international lancé contre l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, d'«avancée politique indéniable» dans la lutte contre la corruption en Algérie. Evoquant la sécurité du pays, Hanoune a dit franchement que «en défendant la Syrie, nous nous défendions nous-mêmes» tout en réaffirmant la position de l'Algérie face à cette question. En s'adressant aux membres de la commission agraire du PT sur l'ordre du jour, elle a d'abord fustigé la non-assistance adéquate de l'Etat aux petits fellahs des régions du Sud. Elle a regretté que la frange citée de ce secteur stratégique ne soit pas aidée au même titre que les grands exploitants agricoles au Sud comme au Nord.. Elle a profité de son intervention pour exiger «des précisions sur les éventuelles aides apportées par le gouvernement» envers cette catégorie ignorée de producteurs de richesse. Etayant ses dires, la SG du PT a évoqué les récentes inondations qui ont sévi dans ces régions en affirmant que les victimes «n'ont guère les moyens de lutte pour y faire face». Elle a dénoncé le laxisme des remboursements des assurances et la non-application du plan Orsec dans toute sa rigueur, notamment la rapidité des interventions. Les problèmes auxquels font face ces fellahs du Sud sont communs à ceux de toutes les wilayas du pays, a souligné Mme Hanoune qui pense que ces catégories «délaissées» ont besoin d'organisations propres au même titre que celles rassemblant les retraités ou autres employés dans divers secteurs. A propos de leur organisation, elle dira que le PT réclame depuis deux ans à la Centrale syndicale Ugta, de remettre sur scène la Société nationale des travailleurs de la terre (Sntt), relance pour laquelle le parti a déjà conversé avec Sidi Saïd. Elle a ainsi exigé une réforme agraire globale en invitant les fellahs des wilayas et APC à vocation agricole à s'organiser en associations rurales dont le but serait de préserver leurs acquis et développer la production alimentaire. Parlant de la corruption, elle a rappelé que le Président Bouteflika avait déjà évoqué ce dossier en mars 2011 en dénonçant les milieux maffieux gangrenés par la corruption. Hanoune n'a pas manqué de dire que même dans le nord du pays les prix «diffèrent énormément d'une wilaya ou d'une APC à une autre». Qualifiant de «maffieux» les importateurs d'aliments de bétail et de volaille, elle a déploré l'insuffisance des aires de stockage qui jouent un rôle prépondérant dans la distribution et la commercialisation des produits. Abordant par là la hausse «incontrôlée» des prix du poulet, elle a suggéré avec conviction que l'Office national des aliments du bétail (Onab) se saisisse du problème en se réappropriant le marché et en organisant lui-même les importations.