L'idée d'aller vers une alliance politique en prévision des prochaines législatives n'emballe pas le Parti des travailleurs (PT). Louisa Hanoune est affirmative. “Nous n'envisageons pas d'alliance qui signifie gouverner et partager le pouvoir avec tel ou tel autre parti”, s'est-elle expliquée, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le PT, précise-t-elle, se présentera à cette échéance, prévue pour le 10 mai prochain, “avec une liste de militants et un programme”. Connue pour s'être toujours démarquée du “nomadisme et du business politique”, la porte-parole du PT en fait même son cheval de bataille. “Aujourd'hui, le plus important pour le PT est de proposer des listes représentatives qui nous aideront à gagner les élections”, a-t-elle dit, croyant que son parti représente “la véritable alternative”. C'est la sentence choisie par la première dame du PT, autrefois désignée trotskiste, comme pour se démarquer de l'opportunisme électoraliste qui alimente certains partis. Mais c'est aussi sa manière de croire dans les chances de son parti à rafler la mise lors des prochaines législatives. “Oui, nous pensons réellement que seul notre parti représente la véritable alternance, d'où nos chances de gagner les prochaines législatives”, soutient Mme Hanoune, elle qui juge que si les islamistes avaient remporté les élections dans les pays voisins, la Tunisie, le Maroc ou encore l'Egypte, c'est parce qu'il n'y avait pas de partis qui se présentaient comme alternative dans ces pays respectifs. Pour elle, “les citoyens de ces pays avaient choisi les islamistes par défaut d'alternative”. Toutefois, Mme Hanoune s'abstient de faire le moindre commentaire sur les islamistes algériens qui, contrairement à elle, envisagent bel et bien d'aller vers une alliance. Laquelle croit dur comme fer dans les chances de son parti. Elle se suffit de ce commentaire : “Si nous avions la majorité, nous assumerions nos responsabilités, dans le cas contraire, ce serait une situation qui appelle une réflexion et un débat.” À propos de l'évènement en soi, à savoir le scrutin du 10 mai prochain, Mme Hanoune le qualifie de “décisif”. Elle qui soutient naturellement le discours du président Bouteflika, tant elle a toujours habilement épargné dans ses critiques, contrairement à son gouvernement, estime que le prochain scrutin constitue “une période charnière” pour l'Algérie. “C'est un rendez-vous exceptionnel qui devra permettre de rompre avec les pratiques du système du parti unique avec tout son héritage, toutes ses institutions et toute la corruption qu'il a générés”. Aux fins de réussir une opération électorale transparente, la première dame du PT appelle par ailleurs, à “un plafonnement du financement de la campagne électorale et au contrôle de son origine”. “Il faut qu'il y ait un contrôle rigoureux de l'origine de l'argent finançant la campagne électorale des partis politiques et un plafonnement du financement pour empêcher la prédominance de l'argent dans la future Assemblée populaire nationale”, a-t-elle insisté. F A