Le chef présumé d'un réseau lié à Al Qaîda, soupçonné d'avoir envoyé une cinquantaine de jihadistes en Syrie dont certains ont commis des attentats suicide, a été arrêté à Ceuta, enclave espagnole du nord du Maroc, a annoncé hier le ministère espagnol de l'Intérieur. Des agents de la Garde civile et de la police espagnoles «ont arrêté aujourd'hui à Ceuta Yassin Ahmed Laarbi, alias «Pistu», de nationalité espagnole» qui est soupçonné «d'appartenance à une organisation terroriste», écrit le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. L'homme «était le principal responsable d'un réseau actif de radicalisation, recrutement et envoi de moujahidin et martyrs vers des groupes terroristes et opérationnels en Syrie dont les huit membres avaient été arrêtés le 21 juin à Ceuta», poursuit le ministère. Yassin Ahmed Laarbi «n'avait pas pu être interpellé lors de cette opération car il ne se trouvait pas chez lui». Le ministère, qui ne précise pas son âge, ajoute que le suspect est soupçonné par la police «d'avoir été candidat pour rejoindre ces groupes terroristes en Syrie». L'Espagne avait annoncé en juin avoir démantelé ce réseau de jihadistes à Ceuta et dans la ville voisine marocaine de Fnideq. Le réseau qui «suivait les ordres de la direction d'Al Qaîda» avait «deux bases: l'une à Ceuta et l'autre à Fnideq», avait expliqué le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz. La justice espagnole avait décidé en juin le placement en détention des huit hommes, les soupçonnant d' «appartenance à une organisation terroriste» liée à Al Qaîda, et avait émis un mandat d'arrêt contre Yassin Ahmed Laarbi, a précisé le ministère lundi. Le réseau consistait en «une structure installée en Espagne, avec des connections internationales au Maroc, en Belgique, en Turquie et en Syrie, dédiée à la radicalisation, au recrutement et à l'envoi de moujahidin en Syrie», expliquait le juge. Selon le ministre de l'Intérieur, environ 50 jihadistes auraient ainsi été envoyés en Syrie, «12 depuis Ceuta et les autres à partir du Maroc». «Au moins cinq sont décédés en Syrie, après des attentats suicide qui ont fait de nombreuses victimes», écrivait le juge.