La justice égyptienne a ordonné hier le gel des avoirs des principaux dirigeants islamistes du pays, notamment ceux des Frères musulmans, la confrérie du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, a-t-on appris de source judiciaire. Parmi les personnalités visées par cette sanction réclamée par le Parquet figurent Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, et ses deux adjoints Khairat al-Chater et Rachad al-Bayoumi, actuellement détenus et jugés pour «incitation au meurtre» de manifestants anti-Morsi. M.Chater, riche homme d'affaires, passe pour être le grand argentier des Frères musulmans. Outre les dirigeants de la puissante confrérie, plusieurs de leurs alliés sont également visés, notamment le leader salafiste Hazem Abou Ismaïl et le prédicateur pro-Morsi, Safwat Higazi, également incarcérés. Au total, une quinzaine de figures de l'islam politique égyptien sont ainsi privées de leurs avoirs. Depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet de M.Morsi, les nouvelles autorités installées par l'armée ont lancé une vaste campagne contre son mouvement et ses alliés islamistes, à l'exception notable du parti salafiste al-Nour, qui a été associé à la transition. L'implacable répression a connu son paroxysme le 14 août, lorsque l'armée et la police ont détruit deux campements de milliers d'islamistes réclamant le retour au pouvoir de M.Morsi, premier président élu démocratiquement du pays.