Les avoirs de plusieurs dirigeants des Frères musulmans ont été gelés dans le cadre d'enquêtes les visant pour « appel à la violence ». La confrérie islamiste a démentit tout entretien avec l'armée mais a confirmé avoir reçu « par téléphone » une invitation à participer au « dialogue national », dialogue auquel elle met comme préalable la libération de l'ex-président Mohamed Morsi, détenu depuis sa destitution le 3 juillet dernier. Lancée le lendemain même de la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet dernier, la répression contre les Frères musulmans égyptiens et leurs alliés a franchi, hier, une nouvelle étape avec le gel des avoirs de plusieurs dirigeants islamistes, dans le cadre d'enquêtes les visant pour « appel à la violence ». Ces dirigeants sont le Guide des Frères musulmans, Mohamed Badiê, son prédécesseur au même poste, Mahdi Akef, ses adjoints Khayrat El Chater, Mahmoud Ezzat et Rachad Bayoumi, l'ex-président de l'assemblée nationale, Mohamed Saad El Katatni, le vice-président du Parti de la liberté et de la justice, aile légale des Frères musulmans, Issam El Aryane, et l'ancien député Mohamed El Beltagui. La décision de gel des avoirs concerne aussi d'autres chefs islamistes, dont Issam Soltane, vice-président du parti Al Wassat, Assem Abdel Maged et Tarek El Zomor, deux dirigeants de la Gamaa al islamiya, le dirigant salafiste Hazem Abou Ismaïl, l'ex-député islamiste Mohamed Al Omda et le prédicateur Safwat Hegazi. Selon la presse cairote, une enquête a également été ouverte sur l'évasion de nombre d'islamistes - dont le chef d'Etat déchu - de la prison de Oued el Natroun, début 2011, pendant les protestations qui ont débouché sur l'abdication du président Hosni Moubarak. L'organisation et l'exécution de cette évasion sont attribuées par des sources sécuritaires anonymes tantôt au mouvement palestinien Hamas tantôt au mouvement libanais chiite Hezbollah. Des sources judiciaires citées par la presse égyptienne avaient rapporté que le nouveau procureur de la République Hicham Barakat étudiait des plaintes déposées par des particuliers contre Mohamed Morsi et d'autres cadres des Frères musulmans, pour « espionnage », « incitation au meurtre de manifestants » et « mauvaise gestion économique ». L'ex président Mohamed Morsi, dont les Etats-Unis et l'Allemagne demandent la libération, n'a pas été montré en public depuis sa destitution. Aucune nouvelle n'a filtré sur le lieu de sa détention, les sources officielles se contentant d'indiquer qu'il se trouve « en lieu sûr » et qu'il est « traité de façon digne».