50.000 stagiaires seront formés dans 17 spécialités du bâtiment pour un logis convenable. Le recours à la main-d'oeuvre étrangère coûte cher à l'habitat. Le secteur veut mettre fin à ce problème en se ressourçant de la main-d'oeuvre locale. C'est dans cet objectif qu'un accord a été signé jeudi denier entre les ministères de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville que pilote Abdelmadjid Tebboune et celui de la Formation et de l'Enseignement professionnels dirigé par Nourredine Bedoui. L'accord cité concerne la formation d'une main-d'oeuvre qualifiée dans les différents vecteurs du bâtiment. L'accord interministériel signé jeudi permettra la formation et la qualification de quelque 71.500 jeunes, sur tout le territoire national, dans différentes spécialités en rapport avec le bâtiment. En vertu de cet accord, il est précisé que 45.000 à 50.000 jeunes seront formés dans 17 spécialités de niveau moyen dont le ministère de l'Habitat manque cruellement en raison du manque d'engouement pour ces filières du bâtiment. Ont été cités les métiers d'installation d'ascenseurs, de menuiserie et d'électricité...a indiqué Tebboune qui a affirmé que son secteur enregistre un manque flagrant dans ces profils de l'ordre de plus de 70.000 travailleurs. Cet accord permettra, selon lui, de former localement des cadres qualifiés soutenus par des stages à l'étranger de manière à ce qu'ils puissent ensuite superviser des chantiers modernes et réaliser des cités aux normes internationales. Le ministre a ajouté qu'il avait ambitionné d'envoyer des jeunes en formation à l'étranger par le biais de contrats de partenariat avec des sociétés étrangères de construction. Ce projet n'a pu aboutir, a-t-il précisé, devant le grand nombre de candidats concernant leur prise en charge par des formateurs algériens. Il a, par ailleurs, exhorté les entreprises à investir fortement dans le secteur et à le moderniser pour le rendre plus attractif pour les jeunes. De son côté, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a indiqué que la dynamique que connaît le secteur de l'Habitat et les grands programmes nationaux de logement requièrent une formation pluridisciplinaire et des spécialités qui font actuellement défaut à la main-d'oeuvre algérienne. Ce type de formation, a-t-il dit, sera élargi à d'autres secteurs comme celui de l'agriculture afin de rapprocher la Formation professionnelle des objectifs escomptés et des stratégies nationales. Il faut reconnaître que le manque de main-d'oeuvre qualifiée est à l'origine des retards accusé dans la réalisation des projets. Auparavant, le recours à la main-d'oeuvre étrangère touchait juste certains domaines telle que la médecine ou l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, cette tendance a touché même la main-d'oeuvre de base dans le bâtiment. Tout récemment, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a affirmé, sans ambages, que «l'Algérie manque cruellement de maçons, de chauffagistes, d'électriciens, de carreleurs...». Plaidant pour l'amélioration de la formation, le président du FCE a estimé que «la formation de la main-d'oeuvre qualifiée est une condition essentielle pour la conclusion d'un accord de partenariat avec une firme étrangère». Dans son programme pour la protection du marché national du travail, le gouvernement a instauré plusieurs mesures pour maîtriser les flux migratoires de la main-d'oeuvre étrangère en Algérie, et accorder ainsi la préférence nationale aux compétences algériennes.