Des professionnels du secteur du transport routier marocains ont appelé à une grève nationale de trois jours, la semaine prochaine, en signe de protestation contre la décision du gouvernement d'adopter le système d'indexation des prix des carburants, a-t-on annoncé de sources syndicales. Cet appel à un débrayage, de lundi et mercredi prochains, a été décidé par ces professionnels pour n'avoir pas été convoqués à la rencontre tenue mercredi par le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Mohamed Najib Boulif, pour la présentation du système d'indexation, précise-t-on. Dans un communiqué publié à l'issue de leur rencontre jeudi soir à Rabat, ces instances ont souligné que les résultats de la rencontre dont elles n'ont pas participé à la prise de quelconque décision ni signé de procès-verbal, ne sont pas engageant pour leurs membres, en exigeant la mise en oeuvre des mesures alternative et d'accompagnement annoncées par le chef de gouvernement, sur fond de la hausse du prix du gasoil en vigueur depuis 2012 (1 dirham le litre). Pour rappel, le gouvernement dirigé depuis janvier 2012 par le Parti justice et développement (PJD, islamiste) a décidé lundi dernier lÆindexation des produits pétroliers impliquant une seconde hausse des prix des carburants après celle effectuée en juin 2012. Le prix du super a été fixé à 12,77 dirhams (DH) le litre, soit une augmentation de 0,59 DH, le gasoil est vendu à 8,84 DH le litre, en hausse de 0,69 DH, tandis que le prix du fuel industriel augmente de 662,88 DH à 5 328,92 DH la tonne ». L'Etat marocain continuera, néanmoins, à subventionner ces trois produits pétroliers à hauteur de 2,6 DH/litre pour le gasoil, 0,8 DH/litre pour le super et de 930 DH/tonne pour le fuel N2, et ce au titre des subventions forfaitaires de l'année 2013. Bloquée depuis dix ans, l'indexation des prix des produits subventionnés, dont le pétrole, permettra, selon le gouvernement, de maintenir l'enveloppe de la compensation aux niveaux prévus par la loi de Finances 2013, soit 42 milliards de dirhams. Lors de la première augmentation les prix des carburants avaient subi une hausse sans précédent de 2 DH sur le litre d'essence, ce qui l'a porté à 12,24 DH, le gasoil était passé de 7,20 dh à 8,20 dh. Les prix à la pompe enregistraient ainsi un bond de 27%, la plus forte hausse depuis des années. Les hausses avaient épargné le gaz butane. Les hausses de 2012 avaient été justifiées par l'aggravation du déficit de la Caisse de compensation des produits de base.