Mais... la réalité du terrain est tout autre «Le processus mis en place menace l'unité des travailleurs qui est leur principal acquis, leur force, leur moyen de défense contre l'offensive féroce qui, à travers les accords avec l'OMC, l'accord d'association avec l'UE et le projet Eizenstat cible leur survie même (travailleurs)», telle est la vision du Parti des travailleurs des réformes entamées par les pouvoirs successifs qu'a connus notre pays. Pour le PT, ces réformes sont mal perçues par la communauté du monde du travail qui risque un asservissement total au capital étranger. Contrairement aux autres candidats qui prônent des réformes structurelles et graduelles pour permettre à notre secteur économique de sortir de la crise multidimensionnelle dans laquelle il est englouti, le PT offre des solutions jugées trop en retard par rapport à l'évolution mondiale. Le président-candidat, M. Bouteflika a, quant à lui, misé sur la poursuite du développement économique soutenu et durable. Ainsi, dans son analyse du secteur, il notera que «les cinq dernières années ont connu une stabilisation du cadre macroéconomique du pays, un rythme intense d'investissements publics et privés totalisant près de 46 milliards de dollars, ainsi qu'une reprise continue de la croissance». Le président-candidat lance un appel pour enfin, «maintenir ce rythme de développement non seulement pour résorber les retards, mais aussi pour se préparer à faire face aux défis majeurs...». Pour ce faire, ce développement sera assuré dans le cadre «d'une économie de marché qui ne sera ni une économie de bazar, ni un bradage de la richesse nationale», indiquera le président-candidat. Pour le candidat Benflis, «la croissance économique sera la résultante de l'encouragement de l'investissement privé, du soutien à l'entreprise ainsi que du dynamisme et de l'efficacité de la dépense publique». Cette politique, comme toutes les autres d'ailleurs, sous-tend la lutte contre le chômage et la précarité. La privatisation telle que cernée par le candidat Benflis sera orientée vers la poursuite de trois objectifs à savoir: «Restructurer et sauvegarder l'outil de production», «Alléger le fardeau financier qui pèse sur l'Etat» et enfin, «Aider à la mise à niveau de l'économie nationale et au renforcement de sa compétitivité internationale». Pour M.Rebaïne, la privatisation est une réalité qu'il ne faut pas cacher. Celle-ci doit «se faire dans la transparence totale, condition sine qua non de sa réussite». Dans ce cadre bien précis, le parti Ahd 54 admet qu'«il faut donner la chance à toutes les énergies nationales et internationales et ouvrir le capital sous toutes ses formes à l'investissement». M.Rebaïne insiste à ce que «les couches sociales soient préservées tout en encourageant le pluralisme syndical». Le choix économique «doit se fixer à long terme et sous-tendu par un débat large avec toute la société algérienne dans toute sa composante». Le RCD a, quant à lui, insisté sur la notion de «défi». Ce dernier consiste «à mettre en adéquation le potentiel national avec la demande et les attentes des citoyens». Pour Saïd Sadi, le point épineux auquel il faut trouver une solution est «comment sortir définitivement de l'économie rentière et bureaucratique pour entrer dans une sphère de croissance qui favorise l'investissement productif national et le développement régional pour réduire le chômage, améliorer le niveau de vie et permettre par là au pays de faire face à une mondialisation inéluctable». Toutes ces réformes préconisées, supposent, selon Sadi de «nouveaux hommes et de nouvelles pratiques, en quelque sorte, un nouveau régime». Quant à la formation politique que préside Djaballah, le programme économique a été trop pris en considération. Tous les volets ont été énumérés. Pour El Islah, «l'ouverture du secteur économique aux capitaux nationaux et internationaux est une nécessité. Mais celle-ci doit être réglementée par des textes qui préserveront les intérêts de la nation algérienne.» Ainsi, pour Djaballah, notre secteur économique «navigue aujourd'hui entre deux tendances auxquelles des solutions énergiques doivent être apportées. Il suffit pour cela de revenir au choix du peuple pour déterminer les voies à suivre et sélectionner les moyens à mettre en pratique.» Les potentialités «existent mais éparpillées. Cette situation ne peut perdurer car elle freine tout développement de l'économie et par là, de toute la société.» Finalement, sur les six projets économiques avancés par les candidats, seul celui présenté par le Parti des travailleurs préconise «une économie dirigée». Quant aux cinq autres, la stratégie demeure semblable mais la tactique que chacun choisit s'avère la même. Dans cette atmosphère de théories, «tous les candidats se ressemblent mais ne s'assemblent pas».