Les Emirats arabes unis ont rappelé leur ambassadeur à Tunis pour marquer leur désaccord avec un appel du président tunisien Moncef Marzouki à libérer le chef d'Etat islamiste égyptien déchu, Mohamed Morsi, rapportent les médias locaux hier. Selon l'agence officielle Wam, le ministère des Affaires étrangères à Abou Dhabi a rappelé l'ambassadeur Salem al-Guatam, en poste à Tunis, pour des «consultations sur la situation dans la région et sur des questions bilatérales». Le quotidien Al-Khaleej précise pour sa part que ce rappel a été motivé par «les attaques du président tunisien contre l'Egypte et sa nouvelle direction que les Emirats trouvent inacceptables dans les relations entre Etats». «Attaquer de la sorte le nouveau pouvoir en Egypte ne convient pas de la part d'un pays frère comme la Tunisie», ajoute le journal, qui reflète les positions officielles. «Il est du devoir de tous de soutenir la nouvelle direction égyptienne arrivée au pouvoir par une forte volonté populaire», poursuit Al-Khaleej. Selon les médias de la région, M.Marzouki, un centriste allié aux islamistes d'Ennahda au pouvoir en Tunisie, s'est livré devant l'Assemblée générale des Nations unies à une attaque en règle contre le nouveau pouvoir égyptien et appelé à libérer M. Morsi arrêté par l'armée égyptienne le 3 août et actuellement poursuivi par la justice. Les Emirats arabes unis, avec l'Arabie saoudite, ont été les premiers pays à saluer l'intervention de l'armée égyptienne pour écarter les islamistes du pouvoir. Ces deux pays, avec le Koweït, ont apporté une assistance financière de 12 milliards de dollars à l'Egypte après la mise à l'écart de M. Morsi.