Le président Keita a encore beaucoup de travail à accomplir pour reconstruire la confiance dans le pays En raison des troubles, le chef de l'Etat malien I.B Keita devait rentrer à Bamako après son entretien avec son homologue François Hollande, écourtant de deux jours sa visite en France entamée dimanche. Les présidents malien et français ont prôné hier à Paris la vigilance face à la menace terroriste, alors qu'au Mali, l'accalmie était revenue après des accrochages entre soldats et rebelles touareg dans le Nord, et la grogne de militaires réclamant des promotions. En raison des troubles, le chef de l'Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta devait rentrer à Bamako après son entretien avec son homologue François Hollande, écourtant de deux jours sa visite en France entamée dimanche. «La menace terroriste a subi un coup d'arrêt avec l'intervention franco-africaine, mais elle peut chercher à se reconstituer» et «nous devons rester vigilants», ont affirmé les deux présidents dans un communiqué diffusé à Paris par la présidence française. En janvier, François Hollande a pris la décision d'engager militairement la France au Mali (opération Serval) contre des groupes jihadistes qui contrôlaient déjà le Nord malien et avaient entrepris de progresser vers le Sud, quelques jours après un coup d'Etat militaire (22 mars 2012) alors que les Maliens étaient confrontés à la plus grave crise de leur histoire. D'autres pays africains, dont le Tchad, ont aussi dépêché au Mali des troupes, qui ont intégré en juillet une mission de l'ONU, la Minusma. L'épilogue de la crise a été l'élection, le 11 août, de M.Keïta, investi président le 4 septembre. Mais à peine sorti de la crise, le Mali a enregistré de nouveaux troubles, avec une brusque dégradation de la situation sécuritaire depuis le 27 septembre, dont un attentat suicide perpétré le 28 septembre à Tombouctou (nord-ouest). Des kamikazes y ont lancé leur véhicule piégé contre un camp de l'armée. Bilan officiel: deux civils tués en plus de quatre kamikazes, six soldats maliens blessés. Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué lundi cet attentat, affirmant que 16 soldats maliens ont été tués dans l'opération menée par deux kamikazes. A Kidal (extrême nord-est), chef-lieu de région, des accrochages ont opposé dimanche et lundi l'armée à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), accrochages marqués par des échanges nourris de coups de feu. Le calme était revenu mardi sur le terrain, a indiqué une source au sein de la Minusma qui est intervenue pour obtenir le cessez-le-feu. Cependant, a dit la même source, «tout n'est pas réglé» et «il faut rester vigilant, les esprits étant toujours échauffés». Les tirs avaient aussi résonné lundi au camp militaire de Kati, ville garnison à 15 km de Bamako, où résident et travaillent certains responsables du coup d'Etat du 22 mars 2012, y compris leur chef, le général Amadou Sanogo. Quelques dizaines de soldats proches de certains putschistes avaient bruyamment revendiqué, en tirant en l'air, des promotions comme celles accordées à Sanogo, capitaine directement promu général en août. Ils ont blessé un proche de Sanogo, un officier supérieur, qu'ils ont séquestré plusieurs heures, avant de le relâcher tard lundi. Au camp militaire et dans la ville de Kati, le calme était également revenu hier, selon des habitants et des sources militaires. «Les militaires mécontents ont quitté le réduit qu'ils occupaient à l'intérieur du camp militaire de Kati», des pourparlers entamés lundi avec eux «sont en cours» et «le ministère de la Défense prend les mesures nécessaires pour maintenir le calme sur le terrain», a déclaré l'entourage du ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga.