Trois wilayas étaient au menu : Mascara, Saïda et Sidi Bel-Abbès et pour chacune d'elles un meeting grandiose. La journée de jeudi, coïncidant avec le 8e jour de campagne, a été très chargée pour le candidat du MRN, M.Djaballah. Trois wilayas étaient au menu : Mascara, Saïda et Sidi Bel-Abbès et pour chacune d'elles un meeting grandiose. Djaballah, qui croit dur comme fer que «90% des partisans du courant islamiste sont unis autour de ma candidature», s'est plaint auprès de la population de l'Ouest du «régionalisme» de certains des leurs alimenté par «le président-candidat». «Je n'ai jamais eu affaire à ce genre de comportement, à part Tiaret et Sidi Bel-Abbès», a-t-il avoué lors du meeting tenu à la salle Adda Boudjellal de Bel Abbès. Décodé, l'orateur faisait allusion à l'incident de Aïn Edhab - survenu mercredi à Tiaret - où des bandes de jeunes l'ont accueilli avec des cris: «Vive Bouteflika» mêlés d'un zèle à la limite de la provocation, pour ne pas dire de l'inacceptable. Le fait a été longuement commenté lors du point de presse qu'il a animé dans la soirée de jeudi, à l'hôtel Métropole de Bel Abbès. «Le président-candidat en manipulant des jeunes et des gosses inconscients ne fait qu'attiser le régionalisme qui constitue un grave préjudice pour la démocratie.», a-t-il fulminé. Globalement, «le redoutable adversaire de Bouteflika» a estimé que le bilan de ses huit jours de campagne est «plus que positif» en voulant pour preuve, l'engouement populaire qu'ont suscité ses activités politiques. Mieux encore, il croit pouvoir drainer plus de gens si «j'avais un dixième des moyens du président-candidat ». Concernant ses chances dans la bataille, le chef de file d'El-Islah se voit d'ores et déjà au deuxième tour. «Je suis sûr que je serai au second tour», a-t-il clamé. Cette assurance, selon les explications du conférencier, est liée entre autres au «soutien» de Wafa et quelques militants du FIS dissous qui ont manifesté leur appui à sa candidature via un communiqué rédigé à partir de l'Europe. Pour le cas de Wafa de Taleb El Ibrahimi, Djaballah a soutenu que l'alliance conclue par Taleb et Ali Benflis n'aura aucune influence sur la base du parti qui est complètement «acquise» à El-Islah. Pour ce qui est du positionnement du FIS en sa faveur, Djaballah s'est félicité de cette position tout en prenant le soin d'indiquer que «ce n'est pas tout l'ex-FIS qui est derrière moi». A propos, il n'a pas omis de signaler que «même d'autres candidats ont bénéficié du soutien de certaines branches de l'ex-FIS dissous». Les «certains candidats», même s'il n'a avancé aucun nom, tout le monde a compris qu'il s'agit de M.Bouteflika. L'abord de ce point chaud a provoqué un autre débat, celui relatif à «la réconciliation nationale». A cet effet, le conférencier a accusé comme l'on pouvait s'y attendre, le président-candidat de «s'en servir comme slogan électoral ». La «réconciliation» version Djaballah implique «l'effacement définitif du terrorisme dans la mémoire de l'Algérie». A se fier à ses dires, il est hors de question de faire une distinction entre les familles des victimes du terrorisme et les familles des terroristes. «On est pas venu se venger de quiconque, on veut réconcilier l'Algérie avec tous ses enfants», a martelé Djaballah. Enfilant son habit d'islamiste pur et dur, il ne s'est pas gêné pour plaider pour «la réhabilitation des promotions politiques opprimées, la levée de l'état d'urgence et la suppression de tous les décrets anticonstitutionnels et les substituer par des textes légiférant la réconciliation nationale». Une manière de plaider la cause du FIS dissous. Au 9e jour de la campagne, vendredi, Djaballah a visité deux wilayas, Tlemcen et Aïn Témouchent. En route vers Tlemcen, à la localité de Ben Badis relevant de la wilaya de Bel-Abbès, Djaballah n'a pas échappé aux «provocations» émanant des comités de soutien de Bouteflika. Au moment où il a pris le micro pour s'exprimer, les animateurs d'un comité de soutien se trouvant juste en face de lui, ont mis la musique à fond, rendant inaudible tout discours. Il a fallu toute la diplomatie de certains députés d'El Islah pour les convaincre d'y mettre un bémol. A la ville des Zianides, le leader d'El-Islah a été chaleureusement accueilli. D'aucuns ont remarqué que Djaballah n'a pu drainer autant de citoyens depuis le début de la campagne. Des dizaines de personnes n'ont pas trouvé de place pour assister au meeting animé à la maison de culture Abdelkader-Alloula. Le candidat-islamiste a développé un discours virulent à l'encontre des laïcs qui veulent «réformer l'école et abroger le code de la famille afin de déraciner le peuple algérien». Comme il s'est insurgé contre la politique économique suivie qui a conduit «à la paupérisation et à la dépravation». La dernière escale a été la wilaya d'Aïn-Témouchent où il a observé ses ultimes haltes à l'ouest du pays avant le 8 avril.