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Malédiction paternelle?
Publié dans L'Expression le 03 - 10 - 2013

Miloud R. 25 ans a cogné sur son papa, l'avocat accepte de le défendre à une condition...
Les coups et blessures volontaires pleuvent dans nos cités, villes et villages. Il y a même et surtout, les coups et blessures volontaires réciproques souvent à l'aide d'armes blanches.
Loin derrière, un autre grave délit grossit de jour en jour: les coups sur ascendants. L'article 267 (Ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) est pourtant excellemment rédigé et tout y est prévu.
«Des peines de cinq à dix (10) ans d'emprisonnement fermes, de la réclusion à temps de dix à vingt (20) ans et même la perpette si les blessures «les coups ont été suivis de mutilation, amputation ou privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes».
Le cas du jour concerne Miloud R. 25 ans, un jeune révolté par le comportement dans la rue de ses deux soeurs A.R. et Z.R. un peu trop libertines, libertaires, trop libres aux yeux du frangin. Ce dernier a beau gueuler at-home, crier, protester, le papa reste de glace. Miloud R. menace. Il gronde. Il vocifère. Il rumine. Il menace encore. Il avertit. Il réfléchit à haute voix. Il s'adresse à son père à la troisième personne du singulier «Un de ces quatre, il va recevoir une raclée s'il ne retient pas ses filles. J'ai le coeur plein. Je suis la risée des voisins, des copains et même des copines qui ne ratent pas une pour m'humilier. Attention! ça va barder!» avertit-il. Et à force d'y penser, de le dire, de l'annoncer, il franchira la ligne rouge. Voyant que ses deux frangines, malgré les raclées quasi quotidiennes, continuent leur «délit». Il veut en finir. «Puisque le père ne veut pas faire cesser la honte, je vais lui briser le nez car il n'en a plus besoin» lance-t-il à son cousin qui ne le prend pas au sérieux.
Et puis, un vendredi matin, il boxe son propre père. Le Rubicon est franchi. Le mal est fait. Il expédie deux crochets, un direct et deux uppercuts, comme au cinoche. Le sang gicle, Miloud jubile. Il n'a aucun remords. Le papa est vite transporté à l'hôpital. Il en sort avec un arrêt de travail de pas moins de 21 jours! C'est le mandat de dépôt. Le procureur de permanence ne se fait pas de sang d'encre. Il va droit vers les paragraphes «2» et «3» de l'alinéa 4 du 267.
Et comme c'est le flagrant délit, le tonton constitue Maître Benouadah Lamouri qui accepte de discuter avec l'inculpé de coups sur ascendant. «Ecoute, petit. Tu es dans de sales draps. Ce sera difficile pour toi de convaincre la juge du dimanche que tu as agi au nom de l'honneur de la famille éclaboussée!» Le conseil a pour une saine habitude, de ne jamais défendre les auteurs de maltraitance sur ascendants. Cette fois il pose une seule condition au détenu. Et une excellente condition, au moins se faire pardonner par Allah qui a recommandé les parents: père et mère.
«Si tu veux que je m'avance à la barre, tu vas tout faire le jour du procès pour faire une bise, sur le front de ton père, une autre sur la main droite et une dernière sur le coup de pied, celui qui a touché ton papa au visage! C'est à prendre ou à laisser!» Le tout dit dans une forme faite de menace voilée voulant signifier que seul le pardon de la victime qui apprendra plus tard au tribunal que son neveu l'avait averti que son fils Miloud a mis en scène un plan pour le punir de n'avoir pas voulu retenir les deux soeurs frivoles... Et c'est là, la préméditation! C'était grave et sérieux. Très sérieux même, surtout que les faits s'étaient passés un mois après Ramadhan et les fêtes de l'Aïd Esseghir.
Le détenu pleurait. Il le faisait pour la première fois. Au cours de sa courte détention, il a dû mesurer les effets de son geste lâche et indigne. Agresser son propre père. Il tomba sur le sol. Maître Lamouri, lui balança de l'eau sur la face, le cou et le ventre avant de se lever et marmonner: «Je serai dimanche dans la salle d'audience. Je n'avancerai à la barre que si tu demandes pardon comme je te l'ai dit. Sinon, débrouille-toi. A dimanche.»
L'avocat retourna les talons et quitta son client ou si vous voulez son probable client qui poussera un cri inhumain qui a fait courir les matons les plus près de la salle des détenus.
La crise de nerfs passée, Miloud alla dans un coin prier avant de s'emparer d'un livre consacré aux recommandations du dernier des Prophètes (Qsssl) et commença à le dévorer. Cela le calma...Dimanche 11heures pile. Miloud est appelé à la barre. Le papa aussi. Il avait une mine défaite avec les «bleus» encore sur la face. Sa lèvre inférieure était enflée. Le sourcil gauche était recouvert de sparadrap et le poignet gauche bandé. C'est à croire qu'il descendait d'un ring. Avant même qu'il n'arrive à la barre, Miloud saute au cou de son père et serre très, très fort. Le père n'est pas surpris. C'est à croire que c'était préparé, car le fils baisa la main droite et le pied droit de la victime qui éclata en sanglots. Et Maître Lamouri de profiter de ces précieuses secondes émouvantes pour balancer en direction de la procureure: «Le foie madame. Voilà l'exemple type du foie. Et il y a aussi, la foi du père qui s'effondre car le sang a parlé. Je n'ai plus rien à dire...», dit-il pour ne plus parler définitivement jusqu'au prononcé du dernier mot par Miloud qui a dit regretter son geste, qu'il ne s'occupera plus de ses deux soeurs qui ont démontré qu'elles ne peuvent plus changer. «Je tournerai désormais le dos et me boucherai les oreilles lors des sarcasmes des copains et voisins» conclut-il en chialant. La procureure réclame tout de même cinq ans d'emprisonnement ferme juste après le pardon du papa qui s'est finalement désisté tout comme Maître Lamouri, ému qui a levé les bras en signe de léguer son intervention à la juge qui s'était tout de même démenée pour malmener le détenu et rappeler à l'assistance que «même un «ouf» était illicite par la volonté d'Allah qui n'a de cesse de recommander ses parents». L'émotion était à son comble. L'annonce du verdict sous huitaine a quelque peu tempéré les ardeurs des partisans du grand châtiment attendu en pareille circonstance. Attendons donc...


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