Une ville où cohabitent deux communautés en bonne intelligence En mai dernier déjà, des affrontements ont failli dégénérer en guerre ethnique. Trois personnes soupçonnées d'avoir participé aux heurts entre citoyens qui se sont produits récemment dans les quartiers d'El-Aïn et de Bab El Haddad (Ghardaïa), ont été interpellées et présentées hier, devant le juge près le tribunal correctionnel de Ghardaïa pour «jets de pierres, outrage et violence contre les passants», a-t-on appris auprès de la cour de Ghardaïa. Des heurts sporadiques, suivis de jets de pierres, ont éclaté entre de jeunes citoyens, suite à une action de protestation contre une coupure d'eau marquée par la fermeture de la route menant vers Daya Ben Dahoua. Des jeunes de différents quartiers situés sur l'axe de la route en question ont voulu briser le mouvement de protestation qui gênait le trafic routier, déclenchant des disputes et des jets de pierres. Plusieurs véhicules et autobus de transport ont été caillassés avant que les services de police, les notables et les autorités locales n'interviennent pour arrêter ces disputes. Une réunion entre les antagonistes, les notables et autorités locales a été organisée pour apaiser les esprits, signale-t-on. Des notables de la région de Ghardaïa ont dénoncé, hier, ces disputes qualifiées «d'enfantines», dénonçant aussi «la manipulation de cet événement». Qui cherche à réveiller les démons dans cette région paisible du pays? Une région, faut-il le signaler où cohabitent deux communautés qui jusque-là ont vécu en bonne intelligence. Une communauté arabe et une communauté mozabite très organisée socialement et économiquement. Depuis ces dernières années, nous assistons à des perturbations et à des heurts entre citoyens qui dégénèrent en batailles rangées entre clans sociaux dans cette région. Ce n'est pas la première fois que Ghardaïa connaît ce genre de mouvement. En mai dernier, des affrontements ont failli dégénérer en guerre ethnique. Les démons du communautarisme se sont réveillés quand des affrontements ont éclaté entre les membres des deux communautés mozabite (berbérophones) et chaâmbi (arabophones). A l'origine de cet embrasement dans la localité de Mélika, une parcelle de terrain qui fait l'obejt de toutes les convoitises de la part des deux communautés. Il s'en est suivi une violence verbale qui a vite dégénéré en affrontements entre des membres des deux communautés. Des commerces et des habitations de Mozabites ont été incendiés. Des routes ont été coupées par des manifestants qui ont allumé des pneus et posé des troncs d'arbres pour empêcher la circulation. Il a fallu l'intervention des sages et des autorités de la région pour calmer les esprits. Le brasier est-il définitivement éteint?