Une agence de Sonelgaz brûlée hier et des émeutes ont éclaté il y a quatre jours à cause de l'eau et l'électricité. Des habitants de Métlili en colère contre le retard accusé dans le rétablissement du courant électrique, ont incendié dans la nuit de samedi à dimanche derniers le siège de l'agence commerciale de Sonelgaz ainsi qu'un de ses véhicules, a-t-on constaté sur place. Ils ont saccagé les bureaux de l'agence commerciale de Sonelgaz (Société de distribution du gaz et d'électricité) de Métlili avant d'y mettre le feu pour protester contre le non-respect de l'heure du rétablissement du courant fixé par la Sonelgaz dans son préavis de coupure pour travaux annoncé sur les ondes de la radio locale et sur les affiches placardées dans les quartiers. La Sonelgaz avait annoncé, trois jours à l'avance, la coupure d'électricité pour travaux sur le réseau de transport le samedi 5 octobre entre 5h00 et 17h00 dans la région Sud de Ghardaïa (Métlili et Mansourah). Les agents de la Sonelgaz n'ont pas pu achever les travaux à 17h00, et les habitants outrés par le retard ont saccagé ses bureaux avant d'y mettre le feu, a-t-on expliqué. La colère des habitants est due en partie à cette coupure d'électricité qui a dépassé l'heure prévue du rétablissement du courant et qui a privé les citoyens de Métlili et Mansourah des moyens de climatisation, de réfrigération et de ventilation alors que les températures dépassaient les 40°. Ajouté à cela la retransmission d'un match de football à la télévision, a fait savoir un jeune de Métlili. Le courant électrique a été rétabli aux environs de 22 heures, a-t-on signalé. Rappelons que tout dernièrement, des heurts sporadiques, suivis de jets de pierres, ont éclaté entre de jeunes citoyens, suite à une action de protestation contre une coupure d'eau marquée par la fermeture de la route menant vers Daya Ben Dahoua, dans la capitale du M'Zab. Ces incidents à répétition risquent de prendre de graves tournures dans cette région sensible du pays. En effet, il y a trois jours des jeunes de différents quartiers situés sur l'axe de la route en question ont voulu briser le mouvement de protestation qui gênait le trafic routier, déclenchant des disputes et des jets de pierres. Plusieurs véhicules et autobus de transport ont été caillassés avant que les services de police, les notables et les autorités locales n'interviennent pour arrêter ces disputes. Il aura fallu convoquer une réunion entre les antagonistes, les notables et autorités locales afin d'apaiser les esprits. Des notables de la région de Ghardaïa ont alors dénoncé ces disputes qualifiées «d'enfantines», dénonçant aussi «la manipulation de cet événement». Qui cherche à réveiller les démons dans cette région paisible du pays? s'interrogent les observateurs et ce d'autant qu'il faut préciser que ces évènements ont lieu dans une région où cohabitent deux communautés qui jusque-là ont vécu en bonne intelligence. Une communauté arabe et une autre mozabite très organisées socialement et économiquement. Depuis ces dernières années, des perturbations et des heurts entre citoyens se sont succédé à un rythme inquiétant. Ils dégénèrent souvent en batailles rangées entre clans sociaux dans cette région. En mai dernier, des affrontements ont failli dégénérer en guerre ethnique. Les démons du communautarisme se sont réveillés quand des affrontements ont éclaté entre les membres des deux communautés mozabite (berbérophones) et chaâmbi (arabophones). A l'origine de cet embrasement dans la localité de Mélika, une parcelle de terrain qui fait l'objet de toutes les convoitises de la part des deux communautés. Il s'en est suivi une violence verbale qui a vite dégénéré en affrontements entre des membres des deux communautés. Des commerces et des habitations de Mozabites ont été incendiés. Des routes ont été coupées par des manifestants qui ont allumé des pneus et posé des troncs d'arbres pour empêcher la circulation. Il a fallu l'intervention des sages et des autorités de la région pour calmer les esprits. Le brasier est-il définitivement éteint pour autant? Précisons que face au risque de coupure du courant électrique, Sonelgaz n'a de cesse de rassurer la population de cette région du Sud algérien. 188 nouveaux transformateurs électriques ont été mis en service cette année dans la wilaya de Ouargla, a-t-on appris de la direction de la Sonelgaz. Inscrite dans le cadre du plan d'urgence d'amélioration de la distribution d'électricité de 2013 et portant sur un total de 206 postes à installer, pour une enveloppe de 800 millions de DA, l'opération sera suivie par la mise en service prochaine des 18 postes restants dont les travaux ont atteint des taux d'avancement appréciables, ont indiqué les responsables de la Sonelgaz.