Le raid américain en Libye, sans que les autorités en soient informées, qui viole la souveraineté de ce pays, est-il légal? Les Etats-Unis font «tout ce qui est en leur pouvoir et qui est approprié et légal» afin de mettre fin à la menace terroriste, a déclaré M.Kerry en marge du sommet de l'Asie-Pacifique en Indonésie. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a défendu hier la capture d'un leader présumé d'Al Qaîda en Libye, sévèrement critiquée par Tripoli qui la qualifie d' «enlèvement». Les Etats-Unis font «tout ce qui est en leur pouvoir et qui est approprié et légal» afin de mettre fin à la menace terroriste, a déclaré M. Kerry en marge du sommet de l'Asie-Pacifique en Indonésie. Le ministre a refusé d'indiquer si Tripoli avait été informé ou non. «Nous n'avons pas pour habitude d'entrer dans les détails de nos communications avec un gouvernement étranger concernant toute opération de la sorte», a-t-il précisé lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Les Etats-Unis ont mené deux raids samedi, l'un en Somalie, l'autre à Tripoli qui a mené à la capture d'un chef présumé d'Al Qaîda et poussé la Libye à demander des «explications» à Washington. La Libye a qualifié la capture d'Abou Anas al-Libi d' «enlèvement» et assuré ne pas avoir été préalablement informé. Tripoli a dit avoir «contacté les autorités américaines pour leur demander des explications», tout en rappelant qu'il était lié à Washington par un «partenariat stratégique». Abou Anas, qui figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI a été transporté à bord d'un navire de guerre de l'US Navy se trouvant dans la région, où il est actuellement interrogé. A l'inverse, la Somalie, où un autre raid américain a visé les islamistes shebab, a affirmé qu'elle coopérait «avec des partenaires internationaux dans la lutte contre le terrorisme». Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, a été membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rejoindre Al Qaîda. Il était recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats meurtriers de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya qui avaient fait plus de 200 morts. «Abou Anas al-Libi est quelqu'un d'important au sein d'Al Qaîda et il s'agit d'une cible appropriée pour l'armée américaine», a asséné M.Kerry, soulignant qu'Abou Anas avait commis des «actes terroristes» et qu'il avait été «dûment inculpé par des tribunaux dans le cadre d'un processus judiciaire». Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a expliqué dans un communiqué dimanche qu'Abou Anas était «détenu par les Etats-Unis». Abou Anas est dans «un lieu sûr, à l'extérieur de la Libye», avait auparavant indiqué un autre responsable américain selon lequel l'opération «a été approuvée par le président Obama». Il pourrait être transféré vers les Etats-Unis. Washington, a également déclaré le patron du Pentagone, continuera à «maintenir une pression constante sur les groupes terroristes qui menacent notre peuple et nos intérêts et, si nécessaire, nous mènerons des opérations directes contre eux en conformité avec nos lois et nos valeurs». Ses déclarations faisaient écho à celles de John Kerry qui, plus tôt dimanche, avait assuré depuis l'Indonésie que les Etats-Unis «ne cesseront jamais leurs efforts pour que les responsables d'actes de terrorisme rendent des comptes». Le raid libyen s'est accompagné d'une autre opération d'envergure, en Somalie cette fois. Le raid visait un islamiste appartenant au groupe somalien des shebab. A la différence des Libyens, le Premier ministre somalien Abdi Farah Shirdon a déclaré à la presse que cette coopération n'était «pas un secret». Il s'agit de la plus importante opération américaine menée sur le sol somalien depuis que des forces spéciales ont tué il y a quatre ans un chef des islamistes shebab, Saleh Ali Saleh Nabhan.