L'Algérie est un pays incontournable au plan régional La conférence était une occasion pour les trois ministres d'aborder des questions liées à la place et au rôle de l'Algérie au plan international, dans la stabilité et la sécurité du Sahel. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a souligné, avec force que l'Algérie est un pays incontournable au plan régional. «L'Algérie reste la pièce maîtresse dans le Maghreb central» a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse qu'il a organisée au siège de son département conjointement avec le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, et le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra. Pour souligner le rôle de la diplomatie algérienne à qui il a été reproché une absence ou du moins son manque d'agressivité» dans la communication, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que le style diplomatique de l'Algérie est issu de la tradition de la guerre de Libération nationale. «La position constante de l'Algérie découle de sa fidélité à sa propre histoire et de son attachement à la légalité internationale. On ne parle pas beaucoup mais nous sommes toujours présents», a-t-il dit insistant sur le fait que notre pays évolue dans un environnement des plus instables dans la planète. «L'Algérie est exportatrice net de stabilité. L'Algérie, acteur-clé de la stabilité régionale» a affirmé M.Lamamra avant de lâcher le fameux «rassurez-vous, l'Algérie est incontournable dans la région». Le ministre des Affaires étrangère en veut pour preuves plusieurs arguments qu'il énumère brièvement lors de cette rencontre avec la presse. Il cite, entre autres, les titres de gloire de la diplomatie algérienne Sa position géostratégique, sa masse territoriale, son histoire, ses ressources énergétiques et naturelles, sa stabilité, ses performances économiques et son souci de justice sociale, l'importance et les caractéristiques de sa population, la vitalité de sa démocratie pluraliste et de ses institutions, l'importance croissante de sa société civile, les capacités de ses forces armées et de sécurité, la savoir-faire et la force de proposition et de mobilisation de sa diplomatie, la qualité et l'expérience de son leadership donnent à l'Algérie des atouts qui la dotent de facteurs d'influence considérables. Sur un autre plan, M.Lamamra, a estimé que la proximité entre l'Algérie et l'Europe constitue un grand gisement de prospérité partagée. De même que l'Algérie a marqué de son empreinte les thèmes structurants des relations internationales comme le développement, le désarmement, les droits de l'homme, environnement, changement climatique, démocratisation des relations internationales et la réforme des Nations unies. Sur ce plan, il a rappelé que l'Algérie a été l'un des artisans et bénéficiaires de dynamiques de transformation des relations internationales et de réconcilier l'humanité avec elle-même, transcender les conflits difficiles pour faire l'Histoire. Pour le ministre des Affaires étrangères, cette rencontre avec la presse ne sera que le début d'une série d'autres rendez-vous dans le but de recréer la relation avec les médias pour porter, expliquer et calibrer le message de la diplomatie algérienne. Intervenant sur le même thème, le ministre de la Communication a d'abord planté le décor: «Je vous promets une communication claire et transparente. Nous avons beaucoup de choses et nous les dirons» a-t-il entamé son intervention avant d'enchaîner par une confidence: «En tant que ministre, j'ai vécu une frustration.» Il ajoute des faits mais ne justifient pas, n'explique pas la frustration «Nos partenaires qui suivent l'actualité comprenaient notre position, le président Bouteflika recevait presque chaque semaine des officiels étrangers. Tout le monde comprenait notre position sauf nous», enfin il lâche l'innervation: «Où se situait le déficit? Etait-il en nous? Etait-il dû au manque de professionnalisme de notre presse?». En réalité, M.Messahel qui, par ailleurs, est issu du milieu journalistique, a soulevé un épineux problème. Car au plan de la communication institutionnelle, l'Algérie n'est pas à un ratage près. Avant d'aborder la médiatisation des positions politiques, nous avons d'abord su vendre nos oranges, notre deglat nour, nos sites touristiques, notre couscous? Un grand chantier que M.Messahel, auteur du concept de «l'isolement positif» n'ignore pas. De son côté, Madjid Bouguerra a souligné que «l'information et la communication sont au coeur de la diplomatie qui ne peut se concevoir sans ces deux relais. Les deux parties doivent constituer entre elles une relation de complémentarité, voire un partenariat au sens propre du mot», a-t-il relevé. Selon lui, ce partenariat «doit être porté par le besoin de promouvoir et défendre les intérêts de l'Algérie au plan international, notamment». La conférence était une occasion pour les trois ministres d'aborder des questions liées à la place et le rôle de l'Algérie dans le concert des nations, dans la stabilité et la sécurité du Sahel, dans la lutte contre le terrorisme et autres thèmes structurants des relations internationales. Cette rencontre coïncide avec la célébration de la Journée nationale de la diplomatie algérienne, qui intervient chaque année le 8 octobre, date qui a vu l'Algérie au lendemain de son indépendance devenir membre à part entière de l'instance onusienne, le 8 octobre 1962.