Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a affirmé dimanche la détermination de son pays à lutter contre l'immigration clandestine, après un naufrage au sud de Malte qui a coûté la vie à des dizaines de migrants partis de Libye. « Nous sommes déterminés à traiter le problème » de l'immigration clandestine, a déclaré M. Zeidan lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue maltais Joseph Muscat. Le chef du gouvernement libyen de transition a annoncé avoir demandé l'assistance de l'Union européenne (UE), en particulier en matière d'équipements et de formation. Il a ajouté avoir demandé à l'UE un « accès à leur système satellitaire », pour permettre aux autorités libyennes de surveiller leurs frontières maritimes et terrestres. « Si on obtient l'accès, cela pourrait être d'une aide précieuse pour la surveillance », a-t-il ajouté. Arrivé dimanche pour une brève visite à Tripoli, M. Muscat a indiqué avoir discuté avec les autorités libyennes « des moyens de travailler ensemble » dans le domaine de la sécurité et en particulier dans la lutte contre l'immigration clandestine. « Nous avons discuté plusieurs propositions, que je vais transmettre à nos homologues européens », a-t-il déclaré. Les réfugiés victimes du naufrage de vendredi près de Malte qui a fait plus de 30 morts étaient en majorité des Syriens qui fuyaient la guerre civile et étaient partis de Libye dans des circonstances chaotiques. Le bateau était parti jeudi de Zouara, en Libye, une localité située à 60 km seulement de la frontière tunisienne, selon les témoignages aux autorités des 206 rescapés (sur 270 à 400 passagers). Les survivants accueillis à Malte et Lampedusa ont raconté aux médias les circonstances agitées de leur départ de Libye, indiquant avoir essuyé des tirs qui auraient endommagé leur bateau Le Premier ministre maltais a fait état de « témoignages contradictoires » sur l'origine des tirs, certains accusant les gardes-frontières et d'autres des milices. M. Zeidan a affirmé qu'il n'était pas en mesure pour le moment de confirmer ou de démentir l'incident, affirmant toutefois qu'une enquête a été ouverte sur les circonstances du départ du bateau. Avec plus de 4.000 km de frontières terrestres avec six Etats, et plus de 1.700 km de frontières maritimes, la Libye demande régulièrement l'aide des pays occidentaux pour faire face à l'immigration clandestine.