La première greffe rénale en Algérie a été effectuée en 1986 à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. Environ 16.000 personnes atteintes d'insuffisance rénale en Algérie, suivent régulièrement des séances de dialyse et nécessitent une greffe du rein, a indiqué jeudi à Alger, le Dr Abderrezak Zebboudj, vice-président de l'Association, don d'organes biloba DOB. «Le nombre d'insuffisants rénaux recourant régulièrement à la dialyse est de l'ordre de 16.000 sujets en Algérie. Pour la plupart d'entre eux, une transplantation rénale est recommandée, voire impérative pour «pouvoir mener leur vie dans un cadre respectable», a précisé le Dr Zebboudj qui s'exprimait lors d'une journée portes ouvertes sur le don d'organes, organisée à l'Institut national de santé publique (Insp) d'Alger. L'un des objectifs essentiels de cette rencontre est de mettre en contact médecins, malades et société civile, pour un échange et un débat autour de la notion du don d'organes, a ajouté le vice-président de Biloba. Selon lui, la culture de la greffe d'organe sur des cadavres n'est pas encore ancrée dans le conscient collectif du citoyen en raison des incompréhensions, notamment religieuses qui entourent ce concept. La majorité des transplantations d'organes en Algérie se font à partir de donneurs vivants généralement apparentés au malade, a-t-il rappelé. Le vice-président de DOB a invité les citoyens à ouvrir le dialogue au sein de leurs familles respectives sur le don d'organes, ajoutant que dans la plupart des cas, ce sont les familles des défunts qui s'opposent aux prélèvements des organes. Sur le plan juridique, tout comme du point de vue religieux, le don d'organes est autorisé en Algérie. Le rôle de l'association et des médecins est d'apporter aux citoyens des renseignements et des informations «utiles» sur ce sujet en les encourageant à faire don de leurs organes, en cas de décès, pour sauver des vies, a-t-il espéré. De son côté, le Pr Nabil Debzi, chef de service hépatologie du CHU Mustapha Pacha, s'est réjoui en rappelant que 34 greffes du foie ont été réalisées depuis 2003 en Algérie à partir de donneurs vivants. Le Pr Debzi explique que la greffe d'organes à partir de donneurs en mort encéphalique «nécessite un développement de la médecine en Algérie, en matière de moyens, d'effectifs et de qualité des soins». Il a ainsi estimé qu'il est «inconcevable de demander à la famille d'un défunt l'éventualité de prélever ses organes dans les conditions de soins actuelles». Ce chef de service hématologie a aussi appelé les autorités publiques à engager une politique pour un encadrement efficient du don d'organes en Algérie. La première greffe rénale en Algérie a été réalisée au CHU Mustapha Pacha en 1986 et au CHU Benbadis de Constantine en 1987. Sept nouvelles greffes rénales ont été réalisées en six mois durant l'année 1992 au niveau du service de chirurgie cardio-vasculaire du CHU Benbadis de Constantine.