Environ 16.000 personnes atteintes d'insuffisance rénale en Algérie sont dialysées régulièrement et nécessitent une greffe de rein, a indiqué, jeudi à Alger, le Dr Abderezak Zebboudj, vice-président de l'Association "Don d'organes BILOBA". "Le nombre d'insuffisants rénaux recourant régulièrement à la dialyse est de l'ordre de 16.000 en Algérie. Ils nécessitent pour la plupart une transplantation rénale pour pouvoir mener un cadre de vie respectable", a précisé le Dr Zebboudj, lors d'une journée portes ouvertes sur le don d'organe organisée à l'Institut national de santé publique (INSP). L'objectif de cette rencontre est de mettre en contact les médecins, les malades et la société civile, pour un échange et un débat autour de la notion du don d'organe, a ajouté le vice-président de l'association BILOBA. Selon lui, la culture de la greffe d'organe sur des cadavres n'est pas encore ancrée dans le conscient collectif du citoyen en raison des incompréhensions qui entourent ce concept. La majorité des transplantations d'organes en Algérie se font à partir de donneurs vivants apparentés, a-t-il rappelé. Le vice-président de l'Association BILOBA a invité les citoyens à ouvrir le dialogue au sein de leurs familles sur le don d'organe, ajoutant que dans la plupart des cas, ce sont les familles des défunts qui s'opposent aux prélèvements des organes. Le rôle de l'association et des médecins est d'apporter aux citoyens les renseignements et les informations "utiles" sur ce sujet et de les encourager à faire don de leurs organes, en cas de décès, pour sauver des vies, a-t-il insisté. Sur le plan juridique et religieux, le don d'organes est autorisé en Algérie, en vertu de la loi 85-05 relative à la protection et à la promotion de la santé. De son côté, le Pr Nabil Debzi, chef de service hépatologie du CHU Mustapha Pacha, a rappelé que 34 greffes de foie ont été réalisées depuis 2003 en Algérie, à partir de donneurs vivants. Le Pr Debzi explique que la greffe d'organe à partir de donneurs en mort encéphalique "nécessite un développement de la médecine en Algérie, en matière de moyens, d'effectifs et de qualité des soins". "Il est inconcevable de demander à la famille d'un défunt l'éventualité de prélever ses organes dans des conditions de soins qui ne sont pas encore tout à fait au point", a-t-il estimé. Le chef de service hématologie a aussi appelé les autorités publiques à engager une politique pour un encadrement efficient du don d'organe en Algérie.