Le P/APC de Aïn El Turck a été suspendu quelques jours après le maire d'El Karma, les deux élus étant poursuivis pour détournement de deniers publics. Le maire de la commune de Bousfer, localité rattachée à la daïra de Aïn El Turck, vient de faire l'objet d'une mesure de suspension. La mesure a été décidée et notifiée officiellement, en fin de semaine dernière par la wilaya d'Oran. La suspension a été motivée suite aux poursuites judiciaires lancées contre le P/APC de cette municipalité. Les poursuites sont basées sur un détournement et une dilapidation du foncier, délits qui lui sont reprochés et pour lesquels le maire a été auditionné par le procureur de la République. Le maire de Aïn El Turck est également dans le même collimateur. Ce dernier, qui fait l'objet de poursuites judiciaires, a été suspendu, tout récemment par la wilaya. Cette suspension survient quelques jours après celle annoncée contre le maire d'El Karma. Les deux élus, sanctionnés par l'administration locale, sont poursuivis pour des affaires liées aux passations frauduleuses de marchés publics et de détournement de deniers publics, sévèrement punis par la loi. La corruption semble avoir gagné du terrain dans une wilaya qui continue à se chercher sur tous les plans. En effet, ces maires, dont la responsabilité est à situer par les services judiciaires, ne sont pas les seuls élus faisant l'objet de poursuites judiciaires. En effet, plusieurs autres membres des assemblées populaires des 26 communes sont tout aussi poursuivis pour des griefs liés à la corruption. Certains ont même été jugés et condamnés, leurs affaires ne sont pas près de connaître un heureux épilogue étant donné qu'elles sont devant la cour d'appel. Une chose est sûre, ces suspensions surviennent en application du nouveau Code communal qui stipule que tout élu poursuivi en justice sera suspendu. La présomption d'innocence est préservée puisque l'élu suspendu ne sera remplacé qu'en cas d'une condamnation définitive. Il n'est un secret pour personne que durant le mandat écoulé, 13 maires et 12 élus de communes de la wilaya d'Oran ont été poursuivis en justice. Quant aux élus dont les noms ont été portés sur des dossiers d'enquête des services de sécurité, ils sont encore plus nombreux. S'agissant des maires suspendus pour poursuites en justice toujours durant le dernier mandat figurent ceux de la commune d'Arzew, Bethioua, Aïn El Turck et El Mefsoukh. Le maire de la commune d'El Karma a été, quant à lui, mis en prison. Les faits qui leur sont reprochés sont souvent liés aux passations frauduleuses de marchés et détournements de biens publics ainsi que l'attribution frauduleuse de foncier. La corruption n'est pas l'apanage exclusif des municipalités d'Oran. La capitale des Rostomides, Tiaret, semble vouloir emboîter le pas à El Bahia. En effet, alors que le juge d'instruction vient de mettre sous contrôle judiciaire le maire et 14 autres personnes de Frenda pour avoir violé le Code des marchés publics, la wilaya, vient de son côté, de suspendre à titre conservatoire tous les membres inculpés dans l'affaire liée au couffin de Ramadhan pour la deuxième fois dans la commune de Frenda mise à nu par la police judiciaire. Réagissant à la décision de justice et de la wilaya le plaçant sous contrôle judiciaire puis suspendu, le maire, Abdelkader Meziane, en sa qualité de mandataire et les membres de la commission des marchés auraient agi ensemble dans cette affaire sous le sceau de l'urgence pour activer l'opération de livraison des couffins de Ramadhan dans les délais fixés par l'administration de tutelle a-t-on appris. Selon le maire «une lettre anonyme aurait été le détonateur dans le déclenchement de l'enquête par la police judiciaire, et serait même un complot ourdi monté de toutes pièces par un élu contre ma personne et la commission des offres».