Le marché national du médicament représente environ 2,9 milliards usd Des géants mondiaux de la production pharmaceutique, à l'instar du laboratoire français Sanofi et de l'américain PhRMA, se sont engagés à investir en Algérie. Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes algérienne, les importations de l'Algérie de produits pharmaceutiques ont atteint près de 1,41 milliard de dollars (usd) durant les neuf premiers mois de 2013. Ce niveau engendré par la faiblesse de la production nationale n'est pas aussi inquiétant puisque, comparativement à la même période de 2012, ces importations qui étaient de l'ordre de 1,68 milliard usd, ont enregistré une baisse de 16,35%. Selon les chiffres de la Douane, les quantités de médicaments importés ont également reculé de 8,21%, passant de 26 084 tonnes à 23 941 tonnes durant la même période de comparaison. Mais malgré ce recul, les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques font ressortir que la facture des médicaments à usage humain reste toujours la plus importante. Elle a atteint 1,34 milliard usd, contre 1,60 milliard usd durant la période de référence, en baisse de 16%. En effet, les médicaments destinés à l'usage humain ont représenté 95,64% des importations globales de l'Algérie des produits pharmaceutiques de janvier à septembre dernier. Même les quantités des médicaments importées ont reculé de 7,30% passant de 24.365 tonnes durant les neuf premiers mois 2012 à 22.584 tonnes à la même période de 2013. En volume, les importations ont atteint 861 tonnes contre 1 259 tonnes, en baisse de plus de 31,6%, relève encore le Cnis. Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l'Algérie de l'étranger se sont établis durant les neuf premiers mois 2013 à 22,33 millions usd (496 tonnes) contre 19,89 millions usd (459 tonnes) à la même période de l'année écoulée, en hausse de 12,24% en termes de valeur. Le marché national du médicament représentait environ 2,9 milliards usd, selon les estimations de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), dont 1,85 milliard usd d'importations et le reste de production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. En 2012, l'Algérie a enregistré une sale facture des importations de produits pharmaceutiques qui avait atteint 2,23 milliards de dollars. Les pouvoirs publics qui veulent réduire cette facture veulent assurer les besoins du pays en la matière en produisant 70% localement en partenariat avec des laboratoires étrangers. Un objectif qui peut être atteint, selon les spécialistes. Le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), qui s'exprimait à l'occasion du 2ème Salon international de l'industrie pharmaceutique, tenu début octobre à Oran, a indiqué que «l'outil industriel pharmaceutique en Algérie, composé actuellement d'une centaine d'unités déjà fonctionnelles et une dizaine en construction, pourra couvrir 70% des besoins du pays en matière de produits pharmaceutiques». Le 26 septembre dernier, les responsables du laboratoire français Sanofi ont posé la première pierre pour la construction d'une usine, la plus importante en Afrique et au Moyen-Orient à Sidi Abdellah (Alger). L'usine dont les délais de réalisation ont été fixés à trois ans, produira 250 types de médicaments secs, liquides et en sachets adaptés au malade algérien. Elle aura une capacité de production et de distribution de 100 millions d'unités par an, soit environ 80% des volumes distribués par Sanofi en Algérie. Pour sa part, le laboratoire pharmaceutique japonais Takeda a ouvert fin septembre, un bureau de liaison à Alger, le premier dans la région de l'Afrique du Nord. Une autre convention portant réalisation d'un pôle biotechnologique dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah à Alger, en collaboration avec les laboratoires américains PhRMA pour la région Afrique et Moyen-Orient, sera signée dans trois mois, a annoncé, avant-hier à Alger le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi. Selon le ministre, ce pôle qui sera réalisé d'ici 2020 permettra de réaliser des investissements importants dans le domaine des médicaments, ce qui offrira à l'Algérie l'opportunité d'investir le marché de l'exportation des médicaments. En somme, des projets ambitieux en attendant leur concrétisation.