«Ces pratiques, dit-il, visent à contrecarrer les avancées positives franchies par la question du Sahara occidental.» Actualité oblige, Bensalah a ajouté un autre chapitre à son discours: l'incident diplomatique entre le Maroc et l'Algérie. Le secrétaire général par intérim du RND et président du Conseil de la nation, qui s'exprimait en tant que citoyen algérien condamne l'arrachage du drapeau algérien du consulat d'Algérie à Casablanca. Il a accusé «les nostalgiques des années 1960» d'être à l'origine de cet incident. Bensalah a fait remarquer que depuis près d'un mois, le discours officiel marocain est empreint de manipulations médiatiques et politiques. Ces pratiques, dit-il, visent à contrecarrer les avancées positives franchies par la question du Sahara occidental. Même les partis politiques sont impliqués dans ces ascensions dangereuses aux conséquences incommensurables, regrette-t-il. Le responsable du RND qui souligne le manquement à l'obligation de protection des représentations diplomatiques par le Maroc, se demande si ces manifestations devant le consulat d'Algérie au Maroc étaient réellement spontanées? Le piétinement du drapeau algérien en cette date hautement symbolique du 1er Novembre, est un acte ignoble qui ne sert ni le Maghreb ni le Maroc. Cette escalade violente fait monter d'un cran la tension entre les deux pays, qui s'apparente à une nouvelle phase dans la crise. Bensalah qui appelle le Maroc au calme invite les Marocains à réviser leurs calculs car l'Algérie n'est pas à l'origine des problèmes ou de la crise que connaît leur pays. La guerre fratricide monte d'un cran entre le RND et le FLN. Les rivalités internes au sein des réseaux de soutien au président de la République sont étalées au grand jour. «Bouteflika est plus grand que d'être le candidat d'un seul parti», a annoncé, hier, le secrétaire général par intérim du RND en faisant allusion à son concurrent principal, Amar Saâdani. Ainsi, Abdelkader Bensalah qui animait hier, un meeting électoral au siége de la Centrale syndicale (Ugta) a vivement riposté aux dernières déclarations de Saâdani. Le secrétaire général du FLN, plébiscité en fin août dernier, a déclaré à Blida que «Bouteflika se présentera pour briguer le 4e mandat au nom du FLN». Bensalah qui a critiqué la tentative d'amarrage de l'Ugta au bateau FLN à travers la cérémonie organisée en l'honneur du secrétaire général du FLN, s'est fait accueillir en grande pompe et par la zorna par le patron de l'Ugta. Dans une salle archicomble, achalandée par des portraits géants à l'effigie de Bouteflika, le président de la commission nationale de préparation du 4e congrès a rappelé «le soutien inconditionnel et la fidélité constante de son parti aux réformes, aux choix et aux programmes initiés par le chef de l'Etat depuis 1999». Ovationné par l'assistance acheminée des quatre coins du pays, il n'a pas manqué de décocher d'autres flèches contre ses adversaires comme le TAJ: «Le RND n'est pas de ceux qui prennent le train à l'avant-dernière station pour prétendre être la locomotive.» Quand le RND a choisi le chemin le plus dur de la consolidation nationale durant les années de braise, la plupart de ceux qu'on voit actuellement se bousculer pour occuper les devants de la scène ou les sièges du premier rang, ont choisi la discrétion en rasant les murs pour ne pas se faire repérer», indique en substance M.Bensalah. Et de poursuivre «la tentative de spéculer sur les postions des uns et des autres ne change en rien la réalité des choses car l'histoire finit toujours par nous rattraper». Poursuivant sur sa même lancée, il ajoute que «le RND n'est pas de ceux qui prennent des vessies pour des lanternes dont les convictions arborées ne sont que des masques». L'avenir, dit-il «appartient à ceux qui ont des principes pas à ceux qui cherchent à se repositionner ou gagner une place au soleil dans le paysage politique en prévision des joutes électorales». Aux yeux de Bensalah, l'échéance de la présidentielle d'avril 2014, qui a fait couler beaucoup d 'encre et suscité un débat médiatico-politique, est un rendez-vous pour consacrer la «légitimité». Le RND qui «ne veut pas tenir le bâton par le milieu», annonce clairement son option pour le changement par la continuité. Notre choix, dit-il est «le soutien à la stabilité et la continuité dans la mise en oeuvre des réformes initiées par Bouteflika et exécutées par des gouvernements successifs dont faisait partie le RND». Tout en rappelant le cheminement du parti, qui selon lui est «né dans la douleur, impliqué dans l'oeuvre de la consolidation nationale à côté du peuple et engagé dans la défense de son régime républicain et son choix démocratique, Bensalah réitère que le parti a dépassé la crise qui l'a secoué. Le parti qui s'apprête à tenir ses neuf congrès régionaux dans la sérénité, a réussi à s'affranchir des nombreuses étapes décisives n'en déplaise aux mauvaises langues qui l'ont donné pour un parti totalement déstructuré. Notons toutefois, que les fascicules où a été transcrit le discours du président du Conseil de la nation, a été confectionné chez l'imprimeur public de cette même institution. A l'exception de Ghlamallah, l'ex-ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, et l'ancien ministre de l'Industrie, Cherif Rahmani brillaient également par leur absence au meeting de Bensalah.