Une centaine de clandestins venus d'Afrique subsaharienne ont franchi hier à l'aube la frontière grillagée qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla, où des travaux de consolidation sont en cours, a annoncé la préfecture de la ville. Ce nouvel assaut massif s'est produit dans un secteur situé au nord de Melilla, où la frontière n'a pas encore été renforcée, a indiqué une porte-parole de la préfecture. L'Espagne, face aux assauts répétés lancés par des centaines de migrants africains ces derniers mois, a en effet commencé à équiper de fil barbelé et d'un maillage «anti-escalade», plus serré, certains points du triple grillage qui constitue cette frontière de onze kilomètres de long et sept mètres de haut. Mardi matin, «entre 80 et cent migrants» ont réussi à entrer à Melilla, sur un groupe «d'environ 200» qui s'étaient approchés de la frontière dans la zone dite de Tres Forcas, a précisé la porte-parole. La décision de l'Espagne de réinstaller, «pour renforcer la sécurité», des barbelés dans la partie supérieure de la frontière, où ce dispositif avait été supprimé en 2006, a provoqué des protestations d'organisations de défense des droits de l'Homme ainsi que du Parti socialiste, d'opposition. Celui-ci a annoncé hier qu'il s'apprêtait à porter cette question devant la Commission des droits de l'Homme du Parlement européen.