Un procureur général, un officier de police et deux soldats, ont été assassinés en moins de 24 heures dans l'est de la Libye, en proie à une série de violences, a-t-on appris de sources hospitalière et judiciaire. "Le procureur général de la région d'al-Jabal al-Akhdhar, à l'est de la ville de Benghazi, a été tué samedi dans l'explosion de sa voiture dans la ville de Derna", a indiqué une source judiciaire de cette ville, sous le couvert de l'anonymat. Selon cette source, un engin explosif fixé à la voiture du procureur Mohamed Al-Naass est à l'origine de la détonation. Par ailleurs, deux membres des forces spéciales et un colonel de la police municipale ont été tués par balles à Benghazi, chef lieu de l'est libyen, a indiqué une porte-parole de l'hôpital al-Jala, Fadya al-Barghathi. Les deux soldats ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi par des individus à bord d'une voiture qui ont tiré lors de leur passage à un point de contrôle tenu par l'armée, a précisé Mme al-Barghathi citant des témoins. "Le troisième corps, reçu vendredi soir par l'hôpital, est celui d'un lieutenant-colonel de la police municipale, Chérif al-Ajili, tué par une balle au niveau de la tête", a-t-elle ajouté. Cette recrudescence de violence coïncide avec une vaste opération de déploiement de l'armée et de la police dans cette ville, en prélude à la mise en place d'un plan de sa sécurisation. Les forces de sécurité font régulièrement ce genre de démonstration de force, sans que cela ne dissuade les auteurs d'attaques. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011 après un conflit de huit mois, l'est libyen est régulièrement le théâtre d'assassinats. Plus d'une centaine d'officiers de l'armée et de la police, ainsi que des juges, ont été visés jusqu'à présent. Le gouvernement intérimaire peine à mettre sur pied une armée et une police, et fait régulièrement appel aux ex-rebelles qui avaient combattu l'ancien régime pour rétablir l'ordre dans le pays. Mais le pouvoir central a perdu le contrôle sur ces groupes qui font désormais la loi.