Il y a un an, Israël assassinait le chef militaire du Hamas et agressait la bande de Ghaza Un an après l'offensive israélienne dans la bande de Ghaza, le Hamas palestinien et Israël se disent prêts à une nouvelle confrontation, chacun assurant néanmoins qu'il n'en prendra pas l'initiative. Les hostilités entre l'armée israélienne et les groupes palestiniens, entre la première frappe qui a tué le chef des opérations militaires du Hamas, Ahmed Jaabari, le 14 novembre 2012, et la trêve le 21 novembre, ont fait plus de 170 morts palestiniens et six israéliens. Le Centre palestinien pour les droits de l'homme (Pchr), basé à Ghaza, a accusé hier dans un communiqué Israël de «nier le droit à la justice des victimes palestiniennes», précisant que 60% des morts étaient des civils et dénonçant le classement sans suite par le procureur militaire israélien des enquêtes sur les frappes les plus controversées. Lors d'une inspection de la division «Ghaza» de l'armée israélienne mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a estimé qu'un an après l'opération «Pilier de défense», «une dissuasion significative avait été atteinte», citant une baisse de 98% des tirs de roquettes palestiniennes sur Israël. Les organisations de défense des droits de l'Homme et le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU (Hcdh) ont accusé les belligérants d'avoir bafoué le droit humanitaire international. Le 1er novembre, quatre combattants du Hamas ont été tués et cinq militaires israéliens blessés lors de la destruction de tunnel par l'armée. «Le Hamas ne veut pas la guerre ni l'affrontement parce que la situation intérieure palestinienne pèse lourd, mais si cela se produit, il ne restera pas les bras croisés et ripostera avec force militairement, politiquement et diplomatiquement», a-t-il assuré. L'ensemble des forces de sécurité du Hamas participaient hier à un rassemblement place de la Katiba, dans la ville de Ghaza, pour célébrer la victoire. «Nous arrivons pour la troisième Intifada, une Intifada armée, pour unir notre territoire et notre peuple en Cisjordanie et à l'intérieur de l'occupation pour déraciner les Israéliens» a déclaré dans un discours le ministre de l'Intérieur du gouvernement du Hamas, Fathi Hammad, considéré comme un radical au sein du mouvement. Mais dans l'immédiat, la principale menace pour le Hamas vient de la dégradation des relations avec l'Egypte, après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet et la destruction des tunnels de contrebande sous la frontière, et d'autre part avec l'Iran, en raison de la rupture avec le régime syrien, allié de Téhéran. Le Hamas «est confronté à une grave crise», estime Naji Charab, professeur de science politique à l'Université Al Azhar de Ghaza, considérant que «la seule issue est la réconciliation» avec le Fatah, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie. Un responsable du Hamas, Ahmed Youssef, reconnaît de «nombreuses difficultés à cause de la diminution du soutien de l'Iran mais qui sont en train d'être surmontées», soulignant que «le Hamas s'emploie surtout à résoudre les problèmes causés par la fermeture des tunnels et il faut un certain temps pour sortir de cette crise».