Les otages français reçus par François Hollande après leur libération Une rançon allant entre 20 et 25 millions d'euros aurait été versée, en octobre dernier, pour libérer les otages français. Intervenant devant la commission sénatoriale, le directeur du Centre américain du contre-terrorisme, Matthew Olsen, a déploré le paiement de rançons que certains pays européens continuent à pratiquer. Sur ce sujet, il a évoqué le dernier cas en date, celui de la rançon allant entre 20 et 25 millions d'euros qui aurait été versée, en octobre dernier, aux preneurs d'otages qui avaient kidnappé et retenaient en otage des Français depuis trois ans au Niger. Pour le patron du Centre américain du contre-terrorisme, le paiement de rançons ne va pas manquer, à la fois, d'augmenter la capacité opérationnelle des groupes terroristes de la région et de poursuivre leurs efforts de sensibilisation pour attirer de nouveaux adeptes a-t-il déclaré. Si l'intervention militaire conduite par la France au Mali a permis de chasser Aqmi et ses alliés des villes qu'ils contrôlaient auparavant, ces groupes arrivent, cependant, à trouver refuge dans les zones les moins peuplées du nord du Mali et continuent à commettre des attaques de représailles. Al Qaîda au Maghreb islamique, a-t-il encore signalé, cherche également à collaborer avec des extrémistes locaux dont les groupes Ansar Al Charia en Libye et en Tunisie, ainsi que Boko Haram et Ansaru au Nigeria, qui partagent tous l'intention de cibler les intérêts occidentaux. Il a également prévenu que la fusion opérée en août dernier entre la katiba de Mokhtar Belmokhtar (les Signataires par le sang) et le Mujao pour former l'organisation jihadiste Al Mourabitoune, vise certainement à mener d'autres attaques de «grande envergure» contre les intérêts occidentaux dans la région. Le directeur du Centre américain du contre-terrorisme, dont les services dépendent du directeur du renseignement national des Etats-Unis (DNI) a été entendu par la commission du Sénat chargée de la sécurité intérieure lors d'une audition consacrée aux menaces sécuritaires qui pèsent sur les Etats-Unis, en présence du nouveau patron du FBI, M.Comey. Ce dernier a affirmé, à son tour, qu'Aqmi constitue une «forte menace» aux intérêts américains en Afrique. Le nouveau directeur du FBI, James Comey, a affirmé jeudi dernier devant le Congrès qu'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) constituait une «forte menace» aux intérêts américains et occidentaux dans la région de l'Afrique du Nord et du Sahel, ajoutant que ce groupe a démontré sa capacité à cibler ces intérêts à travers les enlèvements contre rançons essentiellement. En parlant des branches d'Al Qaîda à travers l'Afrique et le Moyen-Orient, le patron de la police fédérale américaine a souligné devant une commission sénatoriale qu'en ce qui concerne Aqmi, cette organisation «continue d'accroître sa portée opérationnelle et ses sanctuaires en Libye et au Mali, menaçant les intérêts américains et occidentaux dans la région». Pour lui, si Aqmi et les groupes qui lui sont proches constituent une «faible menace» à l'intérieur du territoire américain à court et à moyen terme, ils posent toutefois une «forte menace pour les intérêts américains et occidentaux dans la région» en particulier contre les ambassades en Tunisie et en Libye et contre les intérêts économiques des pays occidentaux. Depuis 2009, a-t-il constaté, Aqmi «a démontré une capacité à cibler les intérêts occidentaux à travers, notamment, la technique du kidnapping contre rançon». Il a aussi relevé que depuis 2011, des groupes dissidents d'Aqmi activant en Libye et en Tunisie, comme le groupe terroriste tuniso-libyen Ansar Al Charia, prouvent de plus en plus leur idéologie anti-occidentale par des attaques «de grande envergure», citant l'opération terroriste perpétrée contre l'installation pétrolière de Tiguentourine (Illizi) en janvier dernier ainsi que celles commises contre le consulat américain à Benghazi et la mine d'uranium exploitée par une société française à Arlit (Niger). Selon le directeur du FBI, les attaques contre les intérêts des Etats-Unis et des autres pays occidentaux «continueront probablement» dans la région.