Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier, à Alger le chef du parti tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a-t-on appris de source officielle. Ghannouchi a fait part au Président Bouteflika des derniers développements de la situation politique en Tunisie, marquée notamment par des pourparlers pour la constitution d'un gouvernement de transition non-partisan. M.Ghannouchi avait assisté jeudi dernier à Alger aux travaux du 5e congrès du parti Ennahda, dirigé par Fethi Rebaï. Il a, dans des déclarations à la presse en marge du congrès du parti Ennahda algérien, affirmé que le gouvernement dirigé par Ali Larayedh (Ennahda-Tunisie) ne «démissionnera pas avant l'achèvement de la rédaction de la Constitution et la formation de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie)». Il a également lancé un appel aux Tunisiens à «éviter de s'entre-tuer afin que la transition se fasse dans le calme». Fin octobre dernier, l'opposition et les partis proches de la mouvance islamique, au pouvoir en Tunisie, ne sont pas parvenus à s'entendre sur la désignation du futur Premier ministre, et ouvrir dès lors la voie à un début de règlement de la crise politique dans le pays. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier où la Tunisie est confrontée à l'émergence de l'islamisme radical et à l'apparition de groupes armés liés à Al Qaîda. Le gouvernement dirigé par le parti Ennahda, accusé de laxisme vis-à-vis des salafistes, a durci ces derniers temps le ton à l'égard des radicaux. Le président Moncef Marzouki a, de son côté, prorogé d'une année l'état d'urgence dans le pays, rappelle- t-on. Depuis son retour au pays le 16 juillet dernier, suite à des soins en France, le Président Bouteflika reçoit pour la deuxième fois le leader d'Ennahda. La première fois, a eu lieu le 10 septembre dernier, à Alger. C'était la première rencontre officielle entre le Président Bouteflika et un dirigeant étranger. La rencontre a eu lieu en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, elle a permis aux deux parties d'exprimer «leur satisfaction à l'égard de l'évolution des relations algéro-tunisiennes, notamment aux plans économique et sécuritaire au service des intérêts des deux pays frères et de la stabilité de la région», selon l'APS qui a rapporté l'information. «La rencontre a permis, également, de procéder à une évaluation de la situation dans les pays arabes et musulmans, à la lumière des derniers développements et des efforts consentis pour le succès de la période de transition en Tunisie», selon la même source.