Des milliers de Syriens ont trouvé refuge ces deux derniers jours au Liban, alors que les combats entre les forces gouvernementales syriennes et les rebelles faisaient rage près de la frontière, a indiqué hier un responsable libanais. Les réfugiés fuyaient la région montagneuse de Qalamoun, un secteur stratégique au nord de Damas habité à la fois par des sunnites et des chrétiens. «Quelque 1.000 familles ont fui vers Aarsal depuis vendredi», a déclaré un responsable local de cette ville sunnite frontalière avec la Syrie. «Nous essayons de les loger dans des maisons ou des tentes, mais il est impossible de subvenir à leurs besoins», a-t-il expliqué, affirmant avoir «besoin en urgence d'aides de la communauté internationale». Les familles syriennes, qui viennent pour la plupart du village Qara dans le Qalamoun, ont traversé la frontière en voitures, en moto ou bien à pied, a-t-il précisé, ajoutant qu'il s'attendait à l'arrivée d'autres vagues de réfugiés les prochains jours, alors que les combats s'intensifient dans cette région. Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé en Grande-Bretagne), Rami Abdel Rahmane, a averti que la région de Qalamoun «se préparait à une bataille majeure». L'armée syrienne a dépêché des renforts dans cette zone, tout comme les rebelles, y compris les combattants jihadistes, selon M. Abdel Rahmane. «Le Qalamoun était relativement paisible et sûr depuis le début de la révolution, mais maintenant des régions clé y sont quotidiennement pilonnées», a-t-il indiqué. Des habitants du côté libanais ont affirmé avoir entendu tout au long de la journée de vendredi le bruit de violents pilonnages en Syrie. Le Liban, qui accueille déjà 814.000 réfugiés syriens, est profondément divisé sur ce conflit, les sunnites étant en majorité favorables à la rébellion tandis que les chiites appuient le régime du président Bachar al-Assad. Un haut responsable de la sécurité libanais a affirmé que la recrudescence des violences à Qara provenait du fait que l'armée «y poursuit les terroristes qui avaient fui de Mahin», dans la province de Homs (centre). Mahin, où se trouve un énorme dépôts d'armes de l'armée syrienne, a été durant des semaines, le théâtre de violents combats. Par ailleurs, à Alep (nord), où les troupes loyalistes font des progrès, les combats font rage. «La plupart des routes reliant Sfira (au sud-est d'Alep, repris fin octobre par l'armée) à Alep, sont aux mains du régime», affirme M. Abdel Rahmane. A Damas, des obus de mortier sont de nouveau tombés sur les quartiers de Qassaa et des Abassides, dans le centre de la capitale, tuant une femme, rapporte l'OSDH. L'agence officielle Sana accuse les rebelles des tirs d'obus qui se multiplient sur Damas.