Il sera, entre autres, question de la création d'un fonds méditerranéen autour du système alimentaire de la Méditerranée. La durabilité de la sécurité alimentaire sera au menu de la 10e réunion des ministres de l'Agriculture des Etats membres du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam), prévu en février prochain à Alger. Une réunion préparatoire à cette conférence animée par des experts des 13 pays membres de cette organisation, dont l'Algérie, s'est tenue, hier à Alger, afin de tracer les grandes lignes de cette réunion. Les questions liées, notamment à la sécurité alimentaire, la protection des ressources naturelles et le modèle de consommation alimentaire sont les thèmes qui seront débattus lors de cette rencontre, a indiqué le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Feroukhi, lors de cette réunion préparatoire. Les experts devraient sortir de cette réunion préparatoire avec des mesures concrètes à proposer à la réunion des ministres qui doit se tenir en février 2014 à Alger, a insisté Feroukhi. Ce dernier a souligné que cette 10e réunion «se déroulera dans un contexte qui reste particulièrement difficile pour les pays du Bassin méditerranéen comme pour une grande partie de l'humanité, caractérisée par des menaces sérieuses de crises alimentaires aiguës», suscitant les inquiétudes des pouvoirs publics et des populations. Cette situation risque de s'amplifier, compte tenu des conditions climatiques, d'une crise économique et financière qui perdure et d'une volatilité des prix des produits agricoles et alimentaires, a-t-il relevé. Pour la Méditerranée, «il n'est plus possible d'occulter la nécessité d'une réponse stratégique qui privilégie, entre autres, l'accroissement des superficies cultivées d'une manière durable, la sécurisation des approvisionnements alimentaires, l'amélioration des infrastructures rurales et la promotion des recherches agricoles et des technologies modernes», a indiqué M,Feroukhi. Par ailleurs, la 10e réunion du Ciheam abordera la lutte contre le gaspillage alimentaire qui coûte à l'économie mondiale quelque 750 milliards d'euros chaque année. «Chaque personne gaspille 35 kg d'aliments par an, c'est-à-dire plus d'un milliard de tonnes de produits gaspillés, ce qui représente 750 milliards d'euros d'où la nécessité de faire face à ce phénomène», a indiqué le secrétaire général du Ciheam, Cosimo Lacirignola. La gestion de la rareté des ressources, notamment l'eau et la terre et le développement des dispositifs spécifiques pour promouvoir les espaces ruraux seront également au menu de la prochaine conférence des ministres de la région, selon le même intervenant qui a proposé de créer un fonds méditerranéen autour du système alimentaire de la Méditerranée. Le Ciheam est une organisation intergouvernementale créée en 1962 afin de promouvoir la coopération multilatérale en méditerranée dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation, des territoires ruraux et de l'environnement dans le but de répondre aux besoins de développement dans la région. Cette organisation regroupe 13 pays, en l'occurrence l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, le Liban, Malte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Portugal, la Turquie et l'Albanie. Elle se structure autour de quatre Instituts agronomiques méditerranéens (IAM), localisés à Bari (Italie), Chania (Grèce), Montpellier (France) et Saragosse (Espagne) et d'un secrétariat général situé à Paris (France). Ce centre compte s'élargir pour créer un cinquième institut en Algérie, d'après M.Lacirignola. Plus de 800 cadres algériens ont été formés dans ces instituts dans le domaine agricole depuis 1995.