La présidence afghane a réaffirmé hier que le traité de sécurité en discussion avec les Etats-Unis ne serait promulgué qu'après la présidentielle d'avril en Afghanistan, malgré l'insistance de Washington pour qu'il le soit d'ici la fin de l'année. «Des élections qui se déroulent bien, dans un climat de paix et de sécurité, sont essentielles pour la promulgation» du traité, a déclaré le porte-parole du président Hamid Karzaï, Aimal Faizi. Après des mois de négociations laborieuses, Kaboul et Washington se sont mis d'accord cette semaine sur les termes d'un traité bilatéral de sécurité (BSA). Ce texte doit définir les modalités d'une présence militaire américaine en Afghanistan après le retrait, prévu à la fin 2014 de la force de l'Otan (Isaf) dirigée par Washington qui soutient le fragile gouvernement de M.Karzaï. Une Loya Jirga, grande assemblée traditionnelle afghane, est réunie depuis jeudi à Kaboul pour examiner cet accord, sur lequel elle doit se prononcer demain. «Attendons de voir ce que la Loya Jirga décidera à propos du document. S'il est approuvé, il sera signé après les élections, comme l'a dit le président», a souligné M.Faizi, confirmant les déclarations du président Karzaï. En ouvrant la Loya Jirga jeudi, le chef de l'Etat afghan avait prévenu que le traité, s'il est approuvé par l'assemblée traditionnelle puis par le Parlement, ne serait promulgué qu'après l'élection présidentielle du 5 avril. Au pouvoir depuis 2001 avec le soutien des Etats-Unis, M.Karzaï ne peut participer à ce scrutin, la Constitution afghane lui interdisant de briguer un troisième mandat. Ce possible délai a entraîné de vives réactions à Washington, qui a appelé à «avancer le plus vite possible pour signer cet accord», en évoquant la fin de l'année en cours. Alors que Kaboul avait indiqué jeudi qu'entre 10.000 et 15.000 soldats étrangers pourraient rester en Afghanistan après la fin 2014, des responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat ont ajouté à la pression en affirmant qu'aucun soldat ne pourrait rester après la fin de la mission de combat si le BSA n'était pas signé rapidement. Quelque 75 000 soldats étrangers sont actuellement présents en Afghanistan dans le cadre de l'Isaf. Mais le départ de la grands majorité d'entre eux prévu à la fin 2014 fait craindre une flambée de violences dans le pays, en partie contrôlé par les insurgés talibans.