Le président Hamid Karzaï réclame la fin «immédiate» des raids nocturnes de l'Otan et les fouilles de domiciles par des soldats étrangers en Afghanistan, a indiqué son porte-parole, en réponse aux propos de l'Otan annonçant leur poursuite. «Le président d'Afghanistan veut un arrêt immédiat des raids nocturnes et des fouilles de maisons afghanes. Il ne veut plus qu'aucun étranger entre dans les domiciles d'Afghans pour les fouiller», a déclaré Aimal Faizi. La veille, le porte-parole de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), le général allemand Carsten Jacobson, avait affirmé que ces raids de nuit, très controversés, allaient se poursuivre, malgré la mort d'une femme enceinte au cours de l'un d'eux samedi. «Les déclarations des responsables de l'Otan sont en totale contradiction avec les décisions de la Loya Jirga, les demandes du peuple afghan relayées par la Jirga, et avec ce que veut le président», a souligné M.Faizi. Elles pourraient «avoir un impact négatif sur la signature du partenariat stratégique avec les Etats-Unis», a-t-il poursuivi. La Loya Jirga, grande assemblée traditionnelle réunie mi-novembre, avait posé l'interdiction des perquisitions de domiciles afghans par les forces étrangères comme condition à la signature du futur partenariat stratégique avec Washington, devant définir les modalités de la présence militaire américaine à l'issue du retrait des troupes de combat de l'Otan, prévu à la fin 2014. Les opérations nocturnes de la coalition contre les domiciles afghans est depuis longtemps un sujet de friction récurrent entre le président afghan et ses alliés de l'Otan, qui portent à bout de bras son fragile gouvernement face à l'insurrection que mènent les taliban depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001. Ces raids, et les pertes civiles attribuées à l'Isaf, irritent fortement la population et alimentent le ressentiment anti-occidental après dix ans de présence militaire étrangère. Selon M.Faizi les perquisitions lors d'opérations «menées à 100% par des Afghans» ne posent «pas de problème». «Mais nous refusons que des forces étrangères pénètrent chez les gens», a-t-il expliqué.