L'Internet, un monde virtuel très dangereux... Ce phénomène, qui prend de l'ampleur, n'est pas l'apanage exclusif de la wilaya d'Oran que l'on dit faussement et outrageusement en perte de repères sociaux. Mercredi dernier, le tribunal criminel près la cour d'Oran a traité une affaire peu ordinaire. Elle porte le sceau d'un viol, sexuellement perpétré, par un jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, contre sa mère adoptive âgée de 40 ans. Après un petit débat répugnant, notamment lorsque le mis en cause répondait aux questions du juge et le réquisitoire sévère de l'avocat général lui ayant requis 10 ans de prison, l'accusé a été condamné à 5 années de réclusion criminelle. L'affaire remonte au mois de juin dernier. Pendant que la victime s'était endormie, son bourreau, son fils adoptif, n'a trouvé rien de mieux à faire que de l'attaquer tout en la menaçant à l'aide d'une arme blanche. Prise de panique, la victime, qui a été immobilisée sous l'effet de la menace, a cédé, son fils est passé à l'acte en la violant. «Quelle horreur?» a murmuré une personne présente au tribunal criminel. Et d'ajouter: «Ce psychopathe mérite la perpète.» Plus grave, lors de son audition, le mis en cause n'a pas nié les faits tout en déclarant qu'«il était inconscient étant donné qu'il était sous l'effet des psychotropes qu'il a consommés avant d'accomplir son acte». «Mais c'est lâche ce qu'il a fait», a marmonné un autre présent au procès. Cet acte n'est pas un simple fait divers à prendre à la légère, il s'agit bien d'un cas parmi tant d'autres d'atteinte à la pudeur. Ce phénomène, qui prend de l'ampleur, n'est pas l'apanage exclusif de la wilaya d'Oran que l'on dit faussement et outrageusement en perte de repères sociaux. Les forces de police de la brigade de protection des mineurs de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou ont, tout récemment, instruit une procédure judiciaire à l'encontre de quatre individus, poursuivis pour enlèvement avec violence et attentat à la pudeur. La victime n'est autre qu'une jeune fille. Présentés devant le parquet de la ville de Tizi Ouzou, le premier cité a été mis en détention provisoire, le second et le troisième ont été laissés en liberté provisoire tandis que le quatrième a été placé sous contrôle judiciaire. Tout récemment, un autre cas, qui porte la signature de la pédophilie, a été traité par les services en charge de la protection des mineurs. Dans cette affaire, un bibliothécaire de profession, âgé d'une trentaine d'années, aurait violé plusieurs enfants et ce, dans la librairie communale qu'il gère dans le quartier Millénium rattaché administrativement à la commune de Bir El Djir. Le mis en cause, qui est père de deux enfants, a été arrêté suite à sa dénonciation par plusieurs parents d'enfants victimes de ses agissements. L'information a vite fait le tour de la ville choquant, tous ses habitants. La religion n'a rien changé! Les cas de pédophilie sont très nombreux. Au début de cette année, soit le mois de février, un retraité de 70 ans a été pris en flagrant délit de pédophilie par des gendarmes dépêchés à son domicile d'El Karma. Son arrestation a fait suite à une plainte déposée par des membres de la famille de la très jeune K.H, 10 ans. La fille sera ainsi, à plusieurs reprises, violentée par l'indigne grand-père avant qu'il ne se fasse arrêter pour être placé sous mandat de dépôt pour détournement de mineure et attentat à la pudeur. Au début de cette année, le tribunal criminel d'Oran a jugé un imam pédophile, qui enseignait le Coran dans la mosquée El Atik du quartier populaire Fellaoucen ex-El Barki d'Oran. Il a été condamné à une peine de douze années de réclusion criminelle. Le tribunal s'est basé sur les déclarations de l'inculpé faites au magistrat instructeur et qui se sont avérées en parfaite concordance avec la déposition de la victime qui ne dépassait pas les 07 ans au moment des faits. Dans sa déposition au juge d'instruction, l'inculpé avait déclaré qu'après avoir fait sortir les enfants à qui il enseignait le Coran, il fera monter le petit garçon dans une pièce où il a exercé sur lui des actes contre nature. Après l'assouvissement de ses instincts bestiaux, il fera jurer à l'enfant, Livre sacré à la main, qu'il ne dira rien à ses parents. C'est le contraire qui se produira lorsque la machine judiciaire a été déclenchée en vue de son arrestation. La pédophilie prend de l'ampleur dans les écoles coraniques. Récemment, plusieurs scandales de moeurs ont éclaté dans ces écoles pieuses où l'on est censé apprendre aux enfants la spiritualité et les principes sacrés de l'Islam. A Sidi Bel Abbès, un enseignant de l'école coranique de la mosquée de la commune de Boudjebha-El-Bordj a été condamné à 10 ans de prison ferme pour attentat à la pudeur commis sur un enfant âgé de six ans. Le tribunal criminel de Sidi Bel-Abbès a décidé d'emprisonner cet enseignant qui a déshonoré sa fonction et la religion qu'il était censé défendre et enseigner par son comportement vil. Cet enseignant a dépassé les bornes de l'outrecuidance lorsqu'il a abusé sexuellement d'un enfant au moment où ce dernier avait demandé à son maître de l'eau à boire! En effet, l'imam a profité de sa position de force pour enfermer l'enfant à l'intérieur de la classe, la finalité étant d'abuser de lui sexuellement. Après avoir commis son lâche forfait, l'enseignant a menacé sa victime et lui a demandé de passer sous silence ce viol caractérisé. Une fois rentré chez lui, l'enfant n'a pas omis de raconter à sa famille, son calvaire, qui l'a fait ausculter par un médecin qui a confirmé l'agression sexuelle. Des imams violeurs, il n'y a que cela! En 2010, une association a osé briser le mur du silence en menant une enquête qui a abouti à des révélations fracassantes. L'Association Djazaïrouna des victimes du terrorisme, basée à Blida, avait dévoilé que dans la wilaya de Blida, 28% des enfants qui suivent des cours dans des écoles coraniques ont subi des attouchements sexuels. Les TIC pour piéger au lieu de protéger L'enquête, qui a concerné 431 écoles coraniques, a été révélée lors d'une rencontre-débat portant sur «La maltraitance des enfants». Jusqu'au mois de septembre dernier, 73 mineurs, dont 59 filles ont été victimes d'affaires de délinquance liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC). Ainsi, 64 affaires d'attentat à la pudeur, incitation de mineurs à la débauche, détournement de mineurs et atteintes à l'intimité de la vie privée, se sont retrouvées sur le bureau des brigades spécialisées de la protection de l'enfance relevant des services de police judiciaire, avec l'assistance des sections de lutte contre la cybercriminalité et l'appui des départements de preuves numériques relevant des laboratoires de police scientifique et technique. Les mineurs, généralement des adolescentes, se font piéger par le biais des réseaux sociaux. Des affaires de chantage, d'extorsion de fonds, d'incitation à la débauche reviennent souvent dans les annales judiciaires nationales. «Ces services ont exécuté pour les seules années 2012 et 2013, 18 expertises criminalistiques, axées essentiellement sur l'analyse de deux ordinateurs, sept PC portables, dix téléphones portables, neuf cartes mémoires et divers autres supports numériques», apprend-on. Les services de la police judiciaire ont traité, en 2011, trois affaires liées à la diffusion sur Internet des vidéos de pornographie infantile et à des incitations à la débauche. Huit affaires en 2008, 26 en 2009 et 03 en 2011, liées à des vidéos de pornographie infantile à travers des portables et leur diffusion sur Internet. Les dangers sont directs. Selon les chiffres de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), 77% des enfants algériens passent leur temps à surfer sur la Toile. De la même source on apprend que «80 personnes ont été poursuivies en 2010 pour pédophilie en Algérie, soit 03% des infractions faites par les internautes».
