Dure bataille entre Syriens pour la représentativité pour «Genève 2» Dans un appel lancé par l'Iran, qui soutient le régime syrien, et la Turquie qui appuie l'opposition, les deux pays ont appelé à un cessez-le-feu en Syrie avant Genève 2, selon l'agence iranienne Mehr. Le régime syrien ira le 22 janvier à la conférence internationale Genève 2 sur la Syrie pour défendre une transition politique sous la houlette de Bachar al-Assad, face à une opposition qui exclut sa présence en l'accusant d'être responsable de la guerre. Dans un appel lancé par l'Iran, qui soutient le régime syrien, et la Turquie qui appuie l'opposition, les deux pays ont appelé à un cessez-le-feu en Syrie avant Genève 2, selon l'agence iranienne Mehr. Un appel qui pour le moment ne semble pas être entendu sur le terrain. Depuis l'annonce lundi par l'ONU de la date de réunion, les combats ont redoublé de violence dans la région agricole autour de Damas et dans les collines de Qalamoun, deux secteurs stratégiques pour les belligérants qui veulent aller à Genève en position de force. «La Syrie annonce sa participation avec une délégation officielle munie des directives du président Bachar al-Assad et des revendications du peuple syrien, avec en premier lieu l'anéantissement du terrorisme», a annoncé hier une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence Sana. Le ministère a précisé que «la délégation officielle syrienne va à Genève non pas pour remettre le pouvoir mais pour dialoguer avec ceux qui sont attachés à l'intérêt du peuple syrien et qui soutiennent une solution politique pour le futur de la Syrie». Répondant «aux ministres des Affaires étrangères français, britannique et autres, comme à leurs agents dans le monde arabe, qui insistent pour dire qu'il n'y avait pas de place pour le président Assad dans la phase transitoire, le ministère leur rappelle que l'époque du colonialisme est révolue et qu'ils doivent abandonner leurs illusions», a-t-il martelé. Mardi, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, avait indiqué que «l'objet de Genève-2 c'est un consentement mutuel entre les représentants du régime - sans Bachar Al-Assad - et l'opposition modérée (pour) arriver à faire un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs». Dans cette guerre qui a fait plus de 120.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés, le régime est soutenu principalement par la Russie et l'Iran, tandis que l'opposition bénéficie de l'appui de la majeure partie des pays occidentaux et des monarchies du Golfe. A la tête de l'Etat depuis la mort de son père en 2000, Bachar al-Assad peut théoriquement se présenter, selon la Constitution, pour deux nouveaux mandats. L'élection présidentielle est prévue en juin 2014. Réagissant au communiqué de Damas, le bureau du président de la Coalition de l'opposition a jugé que le «régime affiche clairement ses intentions, à savoir un simulacre de coopération internationale comme couverture à sa guerre contre le peuple syrien». Concernant le «terrorisme», l'opposition accuse M.Assad de «l'avoir introduit dans le pays et d'être le plus grand terroriste». Mardi, la Coalition de l'opposition avait accepté de se rendre à Genève mais insisté sur son «refus total de la participation de Bachar al-Assad et de tous les criminels responsables du meurtre du peuple syrien dans l'instance de pouvoir durant la période transitoire». Mais, pour l'expert de la Syrie Nikolaos Van Dam «le régime a plus de chance de l'emporter (à Genève) s'il reste militairement le plus fort». «Bachar al-Assad ne veut négocier que s'il en tire profit comme par exemple l'arrêt de la guerre mais il ne va certainement pas négocier son départ, je ne le vois pas signer son arrêt de mort», explique l'auteur de «La lutte pour le pouvoir en Syrie».