l'ex-coach des Rouge et Noir estime que ce qui lui arrive n'a rien de surprenant. Mourad Abdelouahab n'est plus entraîneur de l'USMA. Du moins tant qu'il n'y a pas de démenti du club, un démenti qui nous ferait revoir l'intéressé sur le banc de touche en train de diriger les joueurs, on peut considérer cet état de fait comme confirmé. Abdelouahab, lui , ne veut pas précipiter les choses. Nous l'avons rencontré la veille du match USMA- ASFA Yennega. L'Expression : Est-il vrai que vous n'êtes plus entraîneur de l'USMA? M.Abdelouahab : Qui vous l'a dit? Les journaux ont quand même rapporté l'information. Oh! vous savez, les journaux disent beaucoup de choses mais elles ne sont pas toujours vérifiées. Vous n'allez pas nous dire qu'il n'y a pas problème avec l'USMA? Je n'ai pas dit cela mais de là à dire que je ne suis plus entraîneur, il y a une limite que je n'aurais pas franchie. Pourtant, ces derniers jours ce n'est pas vous qui avez entraîné le club mais Mustapha Aksouh. Je ne le nie pas. C'est exactement cela. Alors, pourquoi cette absence des entraînements? Tout simplement parce que j'attends de voir Saïd Allik. Et pourquoi demandez-vous à le voir? Pour éclaircir certains problèmes que je ne tiens pas à vous dévoiler. Vous le verrez quand? Je ne sais pas. Il doit me contacter pour cela. Bon, venons-en à la genèse de l'affaire. On a l'impression que tout est parti de votre déclaration de jeudi dernier à l'issue du match contre l'USC où vous aviez déclaré vouloir tout quitter. C'est effectivement ce que j'avais dit car ce qui s'était passé sur le terrain avait tout l'air d'un complot contre l'USMA. Mais partir, cela ne voulait pas dire que je voulais tout balancer et abandonner le club sans mot dire. Il s'agit tout de même de l'USMA, un club réputé qui a ses dirigeants et sa direction. J'ai donc vu les dirigeants dimanche et nous avons convenu qu'au lieu de nous disperser il fallait au contraire ressouder le groupe. On m'a demandé d'éviter de faire des déclarations à chaud et de reprendre mon travail pour l'intérêt du club qui avait des échéances importantes. Est-il vrai que vous avez demandé un appui de leur part? Non, c'est plutôt le contraire qui s'est produit. Un des dirigeants a clairement affirmé qu'ils allaient rédiger un communiqué où ils m'apportaient leur soutien. Vous avez donc repris les entraînements lundi matin. C'est cela. Le soir ayant appris le décès du père de Zeghdoud, je suis allé à l'hôpital où il venait de mourir. C'est là que j'ai rencontré Allik et Ouahmed, c'est-à-dire les deux personnes qui avaient fait appel à moi pour entraîner l'USMA. Juste avant que je ne les vois, le secrétaire du club m'a remis une lettre signée du président intérimaire, Mechria, me signifiant ma mise à l'écart du club. Imaginez ma surprise car à peine 48 heures plus tôt la même personne m'avait remis une autre lettre m'indiquant que je devais continuer à entraîner l'USMA. C'est donc au sujet de la seconde lettre que j'ai parlé à Allik et Ouahmed. Il m'ont dit de ne pas en tenir compte et de ne pas m'en faire. D'ailleurs, Allik m'a pris la lettre des mains et l'a remise à son collègue. J'ai bien sûr demandé ce qu'il convenait de faire. Allik m'a répondu : «Demain mardi, on est à Constantine pour l'enterrement du père de Zeghdoud. A mon retour, on se verra et on règlera le problème. En attendant, je te demande de prendre du recul. C'est ce que j'ai fait et depuis j'attends qu'il m'appelle pour qu'on se voie. Et s'il ne vous appelle pas? Non, ce n'est pas la nature de Saïd Allik. Je suis sûr qu'on va se voir et aplanir le problème. Vous savez, je ne suis pas un agressif. S'il faut que j'arrête d'entraîner l'USMA, cela me chagrinera mais ne me mettra pas hors de moi. J'ai assez d'expérience pour comprendre ce que veulent les gens. L'important est que si rupture il y a, elle doit se faire à l'amiable d'un commun accord entre les deux parties. En quelque sorte, vous refusez le limogeage. Jusqu'à preuve du contraire, il n'a jamais été question de limogeage et en ce qui me concerne je n'ai jamais démissionné. Il n'y a rien d'irrationnel à ce qui arrive. Il se peut qu'un jour un entraîneur et un club estiment qu'il vaut mieux que leurs chemins se séparent. Mais qu'on me le dise et je crois qu'il n'y à rien de honteux à le déclarer. En tout cas, vous quittez l'USMA alors qu'elle n'a rien perdu. Vous faites bien de le dire. L'USMA est seconde en championnat et a des chances réelles de remporter un nouveau titre de champion d'Algérie. Elle est qualifiée en coupe d'Algérie et elle a disputé une demi-finale de ligue des champions d'Afrique. Tout cela s'est fait sous ma coupe. En outre, ce n'est pas moi qui suis allé à l'USMA mais on est venu me chercher et Allik et Ouahmed sont parfaitement au courant de ce problème. Tout ce que j'espère, c'est qu'on tienne compte de mes revendications car j'estime n'avoir commis aucune erreur sauf celle d'avoir dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à savoir que notre football est réellement gangrené.