L'entraîneur des Rouge et Noir a été blessé dans sa dignité. Image symptomatique du malaise qui règne à l'USMA. Vendredi soir, il est près de minuit, les joueurs de l'USMA sortent un à un des vestiaires et rejoignent les minibus qui doivent les emmener vers le lieu de leur retraite. Quelques-uns d'entre eux se plient, au cours de leur chemin, aux exigences des interviewes accordées aux journalistes. Mourad Abdelouahab est l'un des derniers à sortir. La mine triste, il préfère ne pas s'exprimer et nous demande de reporter au lendemain. Au moment où il emprunte les escaliers qui mènent vers le tunnel où sont stationnés les minibus, il est suivi par un groupe de supporters de l'USMA qui déversent sur lui un chapelet d'insanités et d'insultes. On lui demande, également de quitter le club et d'emmener avec lui «son Settara». Abdelouhab garde son calme. Il préfère ne pas répondre car il sait que s'il venait à le faire cela risquerait de dégénérer car il est seul face à tout un groupe. Il poursuit sa route et embarque dans un des minibus au milieu de certains joueurs. Mais il n'y a pas de chauffeur et Abdelouahab est obligé de continuer à écouter toutes sortes de mots aussi honteux les uns que les autres. Ecoeuré, Zeghdoud sort du minibus et tente de calmer les supporters mais en vain. De toutes les manières le mal était déjà fait. Nous ne cherchons pas à défendre Abdelouahab mais nous pensons que ce qui s'est passé ce vendredi soir à la sortie des vestiaires est indigne de ce grand club qu'est l'USM Alger. Une banderole étalée du côté de la tribune flambeau indiquait que l'USMA était «un club d'hommes et de traditions». On est forcé de croire que cette inscription n'est que du vent. Comment un club aussi réputé, demi-finaliste de la Champion's league, peut-il se permettre d'abandonner à la vindicte populaire son propre entraîneur? Le réflexe objectif nous oblige à condamner de tels actes qui éclaboussent ce club dont l'histoire est parsemée d'exploits et qui se targue de posséder la meilleure galerie du pays. Car, après tout, quel a été le crime de Abdelouahab pour mériter un tel sort? Seulement d'avoir failli en cette demi-finale aller alors qu'il avait été derrière la qualification à cette même demi-finale. Et puis que l'on sache que ce n'est pas lui qui est venu à l'USMA. Ce sont les dirigeants de ce club qui sont allés le chercher. En tout cas le merveilleux public des Rouge et Noir nous doit une revanche car ce que l'on a vu vendredi soir a terni son image de marque. Le football n'est qu'un sport où il y a des hauts et des bas et la sportivité oblige tout un chacun de faire son mea-culpa avant de s'attaquer à autrui.