Les Verts ne seront pas dépaysés au Brésil Le football est un excellent remède pour renforcer des relations et même pour refroidir. L'épisode égyptien nous l'a prouvé. Ainsi, après le Soudan et l'Afrique du Sud, l'Algérie s'apprête à renforcer ses relations économiques avec le Brésil, conséquence d'une qualification nationale en Coupe du Monde. C'est un véritable tapis rouge qui a été déroulé au vice-ministre brésilien du Développement de l'investissement et du Commerce extérieur, Ricardo Schaefer. Reçu aussi bien par le ministre des Affaires étrangères M.Lamamra que par le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès. Mais la visite du vice-ministre brésilien de trois jours en Algérie à la tête d'une importante délégation, composée de représentants d'organismes gouvernementaux et d'opérateurs économiques, ne manquera pas d'être rattrapée par le football, puisque l'ambassadeur du Brésil à Alger, Monsieur Eduardo Botelho a indiqué à cette occasion que le processus d'octroi de visas sera «extrêmement simplifié». «Il suffit d'avoir un ticket nominal, qui ne peut être changé, et de remplir un formulaire avec le passeport et une photo pour obtenir un visa de 90 jours permettant d'assister aux matchs», a-t-il déclaré en marge d'un forum d'affaires algéro-brésilien. Pour ce qui est du pourcentage des places réservées aux supporters, fixé par la Fifa pour les matchs de Coupe du Monde, l'Algérie bénéficiera de près de 8%, ce qui représente quelque 3200 places dans un stade contenant 40.000 supporters, a précisé l'ambassadeur. Profitant de l'accueil chaleureux des Algériens, le vice-ministre brésilien a plaidé hier pour «la création d'une plateforme d'affaires» avec l'Algérie en vue d'accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et créer de l'emploi, à l'issue d'une audience avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Selon M.Schaefer, l'Algérie et le Brésil sont appelés à renforcer leur coopération et à multiplier les contacts entre opérateurs économiques pour la conclusion de partenariats. Le responsable brésilien a le droit de s'inquiéter. Son pays est classé 10e client de l'Algérie et 11e fournisseur. Les exportations algériennes vers le Brésil ont atteint 1,57 milliard de dollars durant les neuf premiers mois de 2013, alors que les importations ont avoisiné les 932 millions de dollars, selon les dernières statistiques des Douanes algériennes. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement a en tout cas plaidé pour sa cause. Amara Benyounès a appelé les entreprises algériennes et leurs homologues brésiliennes à explorer les opportunités de partenariat pour contribuer au renforcement des relations économiques bilatérales. «L'expérience économique brésilienne intéresse l'Algérie, du fait que le Brésil fait partie des grands pays émergents qui ont connu un décollage économique exceptionnel», a indiqué M.Benyounès en co-présidant le premier forum algéro-brésilien avec le vice-ministre du Développement de l'investissement et du Commerce extérieur, Ricardo Schaefer. Soulignant l'excellence des relations politiques algéro-brésiliennes, M.Benyounès a incité les opérateurs des deux pays à identifier les projets de partenariats qui contribueront à l'émergence de joint-ventures et à l'approfondissement des relations économiques bilatérales. L'Algérie est le deuxième partenaire commercial du Brésil en Afrique et du Monde arabe, a indiqué de son côté le vice-ministre brésilien, souhaitant la dynamisation des relations économiques bilatérales pour augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Des rencontres (B to B) ont été organisées, en marge de cette journée, entre les opérateurs algériens et brésiliens, notamment dans les secteurs de la sidérurgie, de la métallurgie, de la pharmacie, de l'agriculture et des transports. Ainsi, le football a donné une nouvelle occasion au partenariat économique de l'emporter sur le politique et développer les relations entre deux pays qui avaient dans le passé un partenariat fort.