La résolution donne mandat à la Misca pour se déployer «pour une période de 12 mois», afin de «protéger les civils et de rétablir l'ordre et la sécurité par les moyens appropriés». Les 15 pays membres du Conseil de sécurité sont parvenus mardi soir à un consensus sur un projet français de résolution sur la crise en République centrafricaine, qui devrait être adopté à l'unanimité aujourd'hui, selon des diplomates à l'ONU. La résolution donne mandat à la force panafricaine présente en RCA (Misca) pour se déployer «pour une période de douze mois», avec une clause de révision au bout de six mois, afin de «protéger les civils et de rétablir l'ordre et la sécurité par les moyens appropriés». Elle autorise aussi les forces françaises en RCA à «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l'exercice de son mandat». Le texte est placé sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU qui prévoit le recours à la force. La résolution demande aussi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de présenter dans les trois mois un rapport donnant des recommandations pour «une transformation éventuelle de la Misca en opération de maintien de la paix de l'ONU» si les conditions politiques et de sécurité dans le pays le permettent. Cette transformation ne sera pas automatique, a tenu à souligner mardi devant la presse l'ambassadeur français Gérard Araud. «A ce stade il est difficile de savoir si la force africaine avec le soutien des forces françaises sera capable de faire le travail», a-t-il expliqué. «Si la force africaine fait le travail, il n'y aura pas besoin d'une force de maintien de la paix». Selon un récent rapport de l'ONU, une telle force devra compter de 6.000 à 9.000 hommes pour être efficace. La résolution prévoit aussi la création d'une commission d'enquête sur les droits de l'homme, un embargo sur les armes à destination de la RCA et la menace de sanctions ciblées contre les responsables d'exactions et ceux qui tenteraient de bloquer la transition politique en RCA. Selon des diplomates, les Etats-Unis étaient réticents à la mise en place rapide d'une opération de maintien de la paix. Ils refusaient par ailleurs une solution mixte du type de l'Amisom (mission de l'Union africaine en Somalie, composée d'Africains mais financée par l'ONU et l'Union européenne). Aux termes de la résolution, la montée en puissance de la Misca, qui doit atteindre 3.600 hommes à effectif plein mais n'en compte pour l'instant que 2.500, sera financée par un fonds fiduciaire alimenté par des contributions volontaires. Selon M. Araud, le contingent français en Centrafrique sera chargé non seulement de rétablir l'ordre dans la capitale Bangui, mais aussi de «sécuriser les axes routiers pour permettre un accès humanitaire». La France a commencé à renforcer ses effectifs en Centrafrique, où elle devrait lancer dans les prochains jours une opération pour rétablir l'ordre dans un pays en proie au chaos. Selon le ministère français de la Défense, plus de 600 hommes se trouvent déjà à Bangui.