Le Conseil de sécurité devrait adopter Aujourd'hui une résolution qui vise à soutenir la force panafricaine chargée de rétablir l'ordre en Centrafrique et envisage à terme une mission de maintien de la paix de l'ONU dans le pays, selon des diplomates. La Misca (Mission internationale de soutien en Centrafrique) est censée aider le gouvernement transitoire en République centrafricaine (RCA) à sécuriser le pays, plongé dans l'anarchie à la suite de la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka. Mais la Misca ne compte pour l'instant que 1400 hommes, sur les 3600 prévus, et manque de moyens. La résolution, proposée par la France, «encourage les pays de la région et d'autres pays africains à participer à la Misca» et les Etats membres en général à la soutenir. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devra présenter au Conseil dans un délai d'un mois «des options détaillées pour un soutien international à la Misca, y compris sa transformation éventuelle en une mission de maintien de la paix de l'ONU, à condition que la situation sur le terrain s'y prête». Il faudra pour cela une deuxième, voire une troisième, résolution, qui pourraient être votées en décembre puis au printemps 2014, selon des diplomates. L'ONU suivrait ainsi le modèle appliqué au Mali, où des troupes africaines avaient fourni l'ossature de la Minusma (Mission de l'ONU pour la stabilisation du Mali). La résolution demande aussi à l'ONU de «renforcer le mandat» de son Bureau intégré pour la consolidation de la paix en RCA (Binuca). Celui-ci devra «aider à appliquer le processus électoral», c'est-à-dire à organiser des «élections libres, équitables et transparentes» dans les délais prévus, et devra aussi déployer des experts en droits de l'homme pour enquêter sur les exactions «commises dans tout le pays». Le texte envisage la création d'une «garde» pour protéger les installations et le personnel du Binuca. La résolution dénonce les violations des droits de l'homme «commises par des groupes armés et plus précisément par des éléments de la Séléka et par l'Armée de résistance du Seigneur». Ces groupes, et en premier lieu la Séléka, sont invités à «déposer les armes immédiatement», à prendre des mesures pour éviter le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles et à faciliter la fourniture de l'aide humanitaire à la population. Des sanctions ciblées sont prévues contre «ceux qui nuisent à la paix, la stabilité et la sécurité» ou entravent la transition politique en RCA.